Le point sur la situation de la gauche

Des raisons de désespérer. 
Je parcours les murs de nombreux amis qui ont eu des parcours différents depuis les élections de 2017. Je crois avoir gardé de bons contacts avec tous. Je respecte leur choix. Grâce à eux j’ai accès à de nombreuses publications qui reprennent leurs courants de pensées. Et je suis atterré de voir l’énergie dépensée à attaquer les autres partis de gauche (avec une priorité sur le PS mais c’est valable dans tous les sens) dans la perspective des élections européennes. 
Cela me fait penser parfois à certains anciens fumeurs qui sont devenus les plus intolérants sur ceux qui le sont restés. Cette haine (car parfois c’est bien de ça dont il s’agit) donne une image catastrophique à l’ensemble de la gauche. Comment prétendre unir le peuple Français quand on est incapable d’unir ceux qui vous sont proches idéologiquement ?
Mais ne nous trompons pas, ce combat n’est pas anodin. C’est une lutte à mort entre partis qui est engagée. Un combat de nains mais un combat quand même. Car – c’est un fait- chaque voix aux européennes qui se portera sur un parti qui fait moins de 5% sera une voix perdue. Et aucun des partis de gauche ne peut assurer qu’il passera cette barre. Pire si la barre des 3% n’est pas passée c’est la survie même de ces partis qui est en jeu car les frais de campagne ne seront pas remboursés. Le vote utile va donc jouer à plein. Chacun voulant être celui qui sera en place de piller les autres. C’est aussi et surtout pour ça que ces partis n’ont pas voulu se donner les moyens de faire campagne ensemble. L’intérêt partisan à joué contre l’intérêt général. Cela donne des dérapages intolérables parfois sexistes ou des reprises d’articles d’extrême droite qui vont totalement à l’encontre des valeurs défendues par chacun de ces partis. Où est la bienveillance prônée par tous ? Où est la lutte contre le nationalisme ou le libéralisme ? N’est-ce pas notre priorité commune ? Quand nous aurons fini de nous chamailler manifesterons nous ensemble contre Marion Maréchal Le Pen présidente ? Le fait que de plus en plus de partis refusent d’être étiqueté de gauche m’inquiète aussi. Est-ce devenu une maladie honteuse ?
De mon côté je m’engage à ne pas relayer d’articles ou d’éditoriaux négatifs à l’encontre de Gs ou d’EELV. je ne participerai pas à ce concours de haine ou de dénigrement.

Des raisons d’espérer aussi.
La situation de la gauche était cataclysmique en 2017: PS+Gs+EELV ne valaient que 6% à travers la candidature de Benoit Hamon. Aujourd’hui, séparées elles valent environ 15% C’est ridicule mais c’est mieux. 
Le paysage politique ne pourra rester indéfiniment balkanisé comme ça. Cette recomposition se fera forcément. Dans la douleur assurément. 
J’ai été au meeting de Raphaël Glucksmann à Toulouse samedi. j’y ai vu une belle énergie. De nouvelles têtes. L’impression que les portes et les fenêtres s’ouvraient. Ça marchera ou pas mais cette ouverture était nécessaire. Je vous conseille d’écouter son discours. Il était bien plus à l’aise quand de le débat cacophonique à la télé. Et je pense beaucoup à gauche n’auraient rien à y redire.
Autre motif d’espoir l’échelon local. Ce que nous refusons au niveau national nous l’appliquons depuis longtemps à l’échelon local. Municipalités, départements, régions nous travaillons ensemble.

Frédéric Orain, 1er secrétaire fédéral de Loir-et-Cher

Conseil national du 9 décembre

Restitution sommaire du conseil national

Paris samedi  9 décembre après-midi

Le conseil national ouvre ses travaux avec un peu de retard.  Un problème récurrent pour tous les premiers fédéraux qui doivent courir après leur train. Ce n’est pas anecdotique puisque de nombreuses interventions sont prévues. Et évidemment celles qui interviennent après le vote n’attirent plus les foules. Sans doute une organisation à revoir.

La question principale est celle des statuts et de leur changement en vue du prochain congrès.

ugvlhs7__400x400Christine Revault d’Alonnes  évoque l’organisation d’un programme et d’un candidat commun pour le Parti Socialiste Européen après le conseil de Lisbonne du 1er et 2 décembre.  Cela répond à une des  obligations de réformes soulignées par Marion Fontaine ce matin.

 

uysdgzga_400x400 Le deuxième intervenant est Sébastien Vincini, premier secrétaire fédéral de Haute-Garonne qui expliqua les modalités de l’expérimentation du revenu universel dans 12 départements. Le PS proposera une loi en ce sens l’année prochaine.

 

Le scandale qui a touché le MJS est évoqué. Les différentes actions menées par le parti sont alors listées. L’égalité hommes-femmes doit rester au cœur de notre engagement et de nos valeurs.

mk0ki7xc_400x400Le cœur du débat est abordé par François Lamy. Il fait distribuer un papier résumant les propositions sur lesquelles nous seront amenées à voter.  Il est à noter que (pour une fois) ce document est distribué suffisamment tôt avant le vote pour que nous puissions réfléchir réellement au sujet. Cet type d’évolution est positif.  Ces propositions émanent d’un groupe de travail chargé de rendre le congrès plus efficace et éviter les guerres de motions.

  • Suppression des contributions générales
  • Contributions thématiques de moins de 15000 signes. Les sympathisants peuvent en être signataires.
  • Textes d’orientations réduits à 50 000 signes sur des thématiques fixées au préalable.
  • 5% de signataires du conseil national pour pouvoir présenter un texte d’orientation.
  • Vote pour le premier fédéral en même temps que pour le premier secrétaire national et suivant les mêmes modalités.
  • Repousser la date limite d’adhésion au 31 décembre 2017 pour pouvoir s’exprimer au congrès.
  • Mise à jour de sa cotisation au plus tard le jour du vote en 2018. (sauf pour ceux qui ont été exclus de fait ou par le partis ou ceux qui ne sont plus à jour depuis 2015)

François Lamy défend un parti ouvert qui doit accepter les retours. Il exclut l’idée de vagues d’adhésion ayant pour but de déstabiliser certaines fédérations. Dans le  cas contraire il assure que le parti est armé pour invalider des dérives non démocratiques dans certaines sections ou fédérations.

1200px-pr_michel_deboutMichel Debout présente un autre texte.  Il craint une confiscation de la parole et s’oppose au principe des 5% de signataires au conseil national.

 

 

26af34e0bbae60792151f4f5e60e488d_400x400Guillaume Bachelay (député de Seine-Maritime) intervient ensuite et insiste sur les 3d éfis du parti : Lucidité, projet de société et  vision du monde que le PS doit donner.

Le temps presse, on limite le temps d’intervention à  4 minutes par personne et on repousse le vote final à 16h45.

 

anne-pernelle-richardo-760x920Anne-Pernelle Richardot (première fédérale du Bas-Rhin) a une pensée pour les militants qui ont le sentiment d’être abandonnés, notamment par les élus. La question du réchauffement climatique est ensuite abordée.

 

 

qucvclde_400x400Emmanuel Maurel  souligner le fait qu’il ne souhaite pas être une « caution de gauche » mais agir. Il souhaite une synthèse utile.

 

 

rwxofxy_400x400Marie-Noëlle Lienemann ne souhaite plus revenir sur le passé et sur la loyauté supposé ou réelle des uns et des autres mais sur la construction d’un projet commun basé sur la justice sociale. Elle souligne le danger que les grandes sociétés multinationales souhaitent profiter du progrès technique pour faire croire que le socialisme est dépassé. Or l’histoire a démontré que le progrès technique n’a pas forcément amélioré la condition des employés.

La question des statuts revient ensuite sur la table au moment du vote. Des amendements sont adoptés à la résolution initiale de François Lamy :

  • Les thématiques des contributions vont être revues pour pouvoir admettre des thématiques supplémentaires.
  • Le vote des premiers secrétaires fédéraux et du premier secrétaire national auront bien lieu en même temps mais pas forcément suivant les mêmes modalités pour éviter que le sort des uns et des autres soient liés. Il y a une crainte de la mise sous tutelle des fédérations et d’une centralisation accrue du parti ce qui était l’inverse du but initial de refondation.

 

Deux sujets font débat et doivent être départagés par le vote.

  • Les 5% de signataires du conseil national pour pouvoir présenter un texte d’orientation sont adoptés (2/3 contre 1/3 de la salle à vue de nez…)
  • La question du report de la date limite d’adhésion au 31 décembre 2017. Une majorité de la salle vote pour.

Pour information j’ai voté pour l’ensemble des propositions. Même si certaines craintes peuvent être fondées.

Un calendrier est donc acté :

  • 18 janvier : Ratification par les militants du vote du conseil national du 9 décembre.
  • 27 janvier : Dépôt des textes d’orientation
  • 13 mars : vote des textes d’orientation
  • 29 mars : Vote du premier secrétaire et vote des secrétaires fédéraux.
  • 7 et 8 avril : Congrès. Désignation et/ou élection des instances nationales du parti.

Comme beaucoup je n’ai pas pu assister aux derniers discours, devant absolument courir derrière mon train. Je pense que de nombreux intervenants ont supprimé leur intervention pour ne pas parler devant une salle vide.

Vidéo : Le point presse de Rachid Temal

Restitution sommaire des forums de la refondation

Paris samedi  9 décembre au matin

Cette restitution se déroule dans un contexte particulier. Luc Carnouvas a annoncé sa candidature au poste de premier secrétaire, Stéphane Le Foll n’a pas fait d’annonce officielle mais a mis en place suffisamment d’éléments pour ne plus laisser de doute quant à sa candidature. Dans le même temps Rachid Temal a lancé un appel signé par 40 premiers fédéraux pour éviter les candidatures avant le débat d’idée.  En signe d’apaisement Rachid et Luc ont assisté à cette restitution côte à côte.

Peu de monde à 9h30, heure prévue pour le début des travaux. La restitution commence à 10h15 devant une salle bien remplie. De nombreux caciques du PS arriveront petit à petit jusqu’à 11h.

La parole était relativement libre. On cherchait même des intervenants. Une recherche de parité a été notée dans les interventions.

gregoireEmmanuel Grégoire (1er fédéral de Paris) a lancé la restitution suivit d’Isabelle This Saint Jean (secrétaire nationale du PS chargée de l’environnement). Sans surprise ils ont rappelé l’importance historique du congrès et la nécessité d’éviter les querelles de personnes ou de motions au risque d’être les derniers à éteindre la lumière.

Ils ont mis en avant la volonté de travailler à nouveau ensemble, le fait que les déchirements du quinquennat doivent être dépassés. Un propos qui reviendra souvent dans cette journée. Le PS doit axer ses travaux sur la volonté de justice sociale, le ciment de notre engagement.isabelle_this_saint-jean

Le parti doit être renouvelé dans son fonctionnement. Aller du bas vers le haut. Retrouver son de réseau d’éducation des milieux populaires. Il doit réfléchir au statut que l’on doit donner aux sympathisants.

Ensuite la parole a été donnée au public.  Le premier fédéral de Seine-Maritime et de Moselle se sont succédé dans un premier temps. Ils ont expliqué le processus de forum dans leurs fédérations.  Ils ont évoqué un processus positif, cathartique qui a permis de dépasser les anciens clivages. Ils ont fait remonter aussi des exigences fortes vis-à-vis du national.

Le premier fédéral de l’Orne a fait un rappel sur le temps long pour montrer le que PS n’avait pas toujours été cohérent dans sa démarche, notamment dans le  domaine économique. Il a relié la loi Quilès de 1992 (sur la privatisation des Telecom) avec la loi El Khomri. Pour lui le message du parti s’est brouillé avec le temps. Il a insisté sur les axes forts qui doivent structurer le parti : Economie sociale, circulaire, politique du logement, révolution fiscale.  Rien de pire que de faire une politique sans l’avoir annoncé avant. Il insiste aussi sur une réforme des statuts nécessaire : Elections du conseil national, primaires ouvertes ou fermées, amendements plus faciles notamment.

La question de la remontée des informations de la base est posée : Quelle méthode ?  L’invocation ne suffit pas. L’idée d’un expert qui parle devant des élèves qui écoutent lui paraît dépassée. D’autres partis changent, nous devons changer aussi.

Le premier fédéral de Haute-Garonne intervient à son tour. Il fait le compte rendu du bilan impressionnant fait par sa fédération. Près de 82 propositions issues d’une sélection d’un millier de propositions initiales. Il plaide pour un parti décentralisé, sans baronnies locales. D’un vote sur les grandes orientations qui doit être déconnecté de la désignation des responsables. D’un changement profond de l’administration obsolète du parti (découpage en sections, fédérations etc.)(NDLA :  La liste des propositions complète a été diffusée sur le groupe facebook socialistes du loir-et-Cher)

Une militante intervient ensuite pour évoquer la question des migrants. Elle rappelle la distinction que veut mettre en place le gouvernement sur cette question (la veille, les associations ont claqué la porte du ministère de l’intérieur qui souhaitait faire un tri dans l’aide accordé aux pauvres).  Le PS doit combattre la misère sans distinction de couleur de peau.

Le premier fédéral de Gironde rappelle qu’il faut régler définitivement la question de la double appartenance. Se pose alors la question de la loyauté. Vis-à-vis du gouvernement d’un côté et vis-à-vis du programme qui nous a permis d’être élu. Emmanuel Morel et Marie-Noëlle Lienemann reviendront sur cette question dans l’après-midi. Il pose la question de la prise de parole d’un chef de l’Etat dans une église le choque personnellement le jour de la célébration de la laïcité. (NDLA : le discours d’Emmanuel Macron aura lieu devant et non dans l’église mais nous l’ignorions à ce moment)

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Régis Juanico, député de la Loire intervient ensuite en axant son discours sur la disparition des emplois aidés et sur l’importance des élus de terrains qui sont le point faire du PS par rapport aux autres partis d’opposition.

 

 

marionfontaine_0Intervention de Marion Fontaine, chercheuse à l’EHESS qui intervient sur la crise de la  social-démocratie : Cette intervention est très riche. Elle mériterait un article à elle seule. Elle met en avant que la fragmentation de la sociale-démocratie  n’est pas un phénomène uniquement français. Ce courant perd en influence. Ce courant doit s’adapter en permanence à un capitalisme changeant. Il doit renoncer à son effondrement annoncé et à un rôle de l’Etat changeant. Le socialisme est internationalisme par nature mais a continué à ancrer son modèle dans celui des nations. Ce qui rend difficile la constitution d’un socialisme européen de projet. La crise n’est donc pas conjoncturelle mais structurelle. Il faut sans doute recréer des clivages, des différences. Ce clivage peut et doit être apaisé, démocratique. Nous devons retourner à l’internationalisme. Pas seulement être européen. Il faut y associer les peuples. Être tenus par un projet commun pour nous mettre en cohérence avec nos actes.

Quelques questions de la salle. Le non cumul des mandats (y compris interne au PS) revient fréquemment.

Il est 12h30, clôture des travaux du matin par un discours de Rachid Temal avant le conseil national de l’après-midi.

Lettre aux militants.

Chers camarades, chers amis,

Nous venons de passer des épreuves difficiles. Certains d’entre vous m’ont écrit pour me confier leur désarroi. J’ai essayé de leur répondre en exprimant mon ressenti. Ce désarroi est compréhensible. Le Parti Socialiste de Loir-et-Cher s’est battu du mieux qu’il a pu contre un vent national qui a tout emporté lors des élections présidentielles et législatives. Nos candidats, nos militants, nos sympathisants  ont donné beaucoup d’eux-mêmes. Chacun essayant de faire au mieux dans ce contexte. Ils ont connu des fortunes diverses mais loin d’être déshonorantes. Qu’ils en soient remerciés. Il y a parfois des défaites qui préparent aussi l’avenir. Nous avons le droit d’en être touchés, tristes voire même en colère. Mais nous avons aussi l’obligation de nous relever pour mettre en avant nos valeurs, nos idées.

J’ai tenu à attendre le conseil national du parti qui a eu lieu hier pour vous écrire. Je ne voulais pas avoir de paroles creuses qui ne se seraient pas appuyées sur des éléments concrets. J’ai assisté à beaucoup de débats, d’échanges dans une ambiance de gravité palpable. Chacun a réalisé l’importance du moment. Ne nous mentons pas, c’est la survie même du parti qui est en jeu en ce moment. L’heure n’était pas au règlement de compte. Et c’est heureux.

Les points les plus importants abordés ont été la position du groupe PS à l’assemblée nationale vis-à-vis du vote de confiance envers le gouvernement et la feuille de route de l’évolution du PS jusqu’au prochain congrès.

Une quasi-unanimité des membres du conseil national ne souhaitent pas voter la confiance au gouvernement et je m’en félicite. Nous ne pouvons pas nous inscrire dans la majorité présidentielle, notamment pour des raisons de programme économique (réforme du code du travail, suppression de très nombreux postes de fonctionnaires etc.) Pour autant cela ne veut pas dire une opposition systématique et stupide. Le PS a toujours voté pour des textes progressistes, la loi Veil ne serait pas passée sans nous alors que le gouvernement était déjà issu d’un président de centre-droit. Certains des membres souhaitaient laisser à nos députés le choix de s’abstenir d’où le texte final proposé par Cambadélis.

Le deuxième point a lui aussi fait consensus. Tenir un congrès immédiatement aurait sans doute fait exploser le parti. Les rancœurs sont encore vives.  Trop de personnes en accusant d’autres d’être aux origines de la défaite. Comme les victoires, les défaites sont collectives. Le congrès sera certainement repoussé au mois de février. Pas trop tard pour ne pas éviter le débat. Pas trop tôt, le temps que la côte de popularité de Macron retombe et que nous reprenions nos esprits. D’ici là une direction collégiale va être mise en place lors du conseil national du 8 juillet. C’est cette équipe qui se chargera du prochain congrès. Je suis néanmoins conscient que  cela pose un problème de visibilité médiatique.  Mais nous devons aussi parfois délaisser un peu la communication pour nous concentrer sur l’essentiel, les idées.

Les autres points de réflexion ont été nombreux. En voici quelques idées fortes :

Nous devons fonctionner différemment : Faire plus appel aux militants, aux sections, aux premiers fédéraux. Déconcentrer, ne plus fonctionner de manière verticale. Les dysfonctionnements entre le national et certaines fédérations ont été nombreux. Solférino a parfois donné l’impression de perdre le contact avec la réalité du terrain. La réussite du mouvement « En Marche » est une leçon pour notre parti. Nous avons délaissé des moyens de fonctionnement plus légers, plus efficaces peut être. Cela passera peut être aussi par une réflexion sur les notions de sympathisants, d’adhérent, de cotisation.

Certaines alliances ont été jugées parfois contre-productives, des « alliés » de gauche se comportant parfois comme des adversaires. De notre côté notre comportement n’a pas été idéal non plus.  Nous avons eu un problème de discipline, de loyauté, de solidarité. Nous avons parfois surjoué les antagonismes pour nous distinguer alors qu’il aurait fallu nous montrer plus unis. Jouer sa carte personnelle au détriment du collectif et tout sauf proche de l’idéal collectif du socialisme.

L’espace politique pour le PS existe. Le gauchisme populiste non gouvernemental est incarné par Mélenchon. Les dérives plébiscitaires de la France insoumise nous inquiètent. Cette volonté dégagiste antiparlementaire, antieuropéenne, autocentrée sur un gourou est un penchant dangereux pour la démocratie. De l’autre côté, le centrisme libéral prôné par Macron n’est pas notre projet.

Si des points communs existent avec l’un comme avec l’autre notamment au niveau sociétal ou européen ils sont l’un comme l’autre en rupture avec les idéaux du socialisme  et de la gauche de gouvernement. Une gauche de progrès social est notre espace politique. Progressiste, européenne, réformiste, sociale, écologiste.  Nous sommes moins nombreux, c’est vrai, mais il nous sera aussi plus facile de nous fixer une ligne idéologique. Nous avons abandonné le social au profit du sociétal. On a privilégié les métropoles au détriment de la France périphérique. C’est cet électorat qu’il nous faut reconquérir. Il ne nous faut pas compter non plus sur une sorte de rééquilibrage mécanique qui nous redonnerait le pouvoir (ce qu’a fait la droite au passage) dans cinq ans. Si nous ne nous réformons pas nous ne serons plus là pour  être aux responsabilités. La victoire de 2012 était basée aussi sur l’anti-sarkozysme. Mais ne nous mentons pas, la crise était déjà là.

Nous sommes aujourd’hui face à une responsabilité historique. Cela peut faire peur mais c’est aussi un combat exaltant et indispensable pour le bien-être des générations futures. Ne baissons pas les bras, plus que jamais la France a besoin de l’espoir porté par nos valeurs.

Amitiés socialistes.

 

fred-orain Frédéric Orain, premier secrétaire fédéral de Loir-et-Cher

Changer les pratiques

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Chantre de l’honnêteté auto-proclamée, François Fillon se trouve pris dans ces contradictions.

La présomption d’innocence nous oblige (à juste titre) à croire sa femme innocente des accusations de travail fictif pour une obscure maison d’édition et pour son travail d’attachée parlementaire. Ce qui n’empêche pas les humoristes de s’en donner à coeur joie, piquant là où ça fait mal (Guillaume Meurice, François Morel…)

Pour autant il y a le droit et la morale. Le fait d’être attachée parlementaire de son mari pour une personne qui « ne souhaite pas se mêler de politique » est étonnant. La voir toucher le maximum de la somme possible au détriment des autres attachés parlementaires jette un discrédit sur ces motivations réelles. Pire cela met au banc des accusés  cette profession utile de manière injuste. Et que dire du fait que deux de ses fils aient – eux aussi- été embauchés pendant cette période… Ces affaires faisant suite à de très nombreuses autres (Sarkozy, Bruni, Bygmalion, Tapie, Balkany…)

Cependant le Parti socialiste ne doit pas se réjouir. Ces pratiques sont répandues au-delà de la droite. Même le Front National qui se faisait le chantre à une époque du « mains propres, tête haute » garde le profil bas. Empêtré qu’il est dans un scandale d’emploi fictif au parlement Européen ou du financement de ses campagnes électorales par un montage financier douteux (Jeanne). Ce parti maintenant qui a des élus est celui qui est le plus corrompu. Pas de quoi être fier forcément…

Ces multiples affaires montrent surtout une chose. Il nous faut changer de système. Les hommes sont défaillants car les garde-fous sont trop faibles. Et même si le gouvernement a avancé à cause des affaires Cahuzac ou Thévenoud, de simples lois (comme celle relative à la transparence de la vie publique) ne changeront pas fondamentalement les choses.

Ayons le courage de repenser l’intégralité du système pour éviter une reproduction des élites qui fait que notre démocratie ressemble de plus en plus à une aristocratie.

 

 

 

fred-orain  Frédéric Orain, premier secrétaire fédéral

Petits cadeaux

Nous avons reçu des petits cadeaux ce matin à la fédération. Un bonnet, un coupe-vent, c’est utile pour le grand froid mais les préservatifs et lubrifiants c’est quoi le message ? WTF !

 

 

Bilan du débat de la primaire à droite

 

Comme beaucoup de personnes, j’ai regardé le débat de la primaire de la droite (et du centre ?) hier soir.

Comme je l’ai déjà expliqué dans un billet précédent, je n’irai pas voter à cette primaire. Pour autant je me sens concerné comme tout citoyen.

Deux visions des réformes nécessaires au pays s’opposent assez clairement. Elles me renforcent dans mes convictions de devoir lutter contre ce danger.

On perçoit chez les deux candidats que le fonctionnaire n’est qu’une charge pour l’Etat. Et à ce titre la droite à gagné la bataille  puisque l’on ne parle plus de cotisations mais de « charges sociales » par exemple. On gangrène les esprits. inconsciemment le fonctionnaire est une obligation dont on souhaiterait se passer. Des pans entiers de l’Etat sont livrés à une concurrence du privé qui sélectionne par l’argent. il y a lieu de s’inquiéter énormément pour les soins de santé par exemple.

Inquiétude aggravée par le choc fiscal prévisible. La suppression de l’ISF le retour au non-plafonnement des allocations familiales pour les très hauts revenus remplacés par une nouvelle hausse de la TVA marque un profond mépris pour les difficultés de la population déclassée de la classe moyenne. C’est Robin des bois à l’envers !

Si le discours d’Alain Juppé paraît plus policé car moins brutal, plus compréhensif sur les évolutions de la société (notamment sur le mariage pour tous et le multiculturalisme),  le fond reste le même. La purge pour l’Etat, le chacun pour soi qui prime.

Mais ce qui m’insupporte le plus c’est cette capacité pour ces deux hommes a asséner des idées rétrogrades avec calme, condescendance. A demander toujours plus d’efforts à ceux qui n’ont rien sans se montrer exemplaire de leur côté.

A aucun moment n’a été évoqué une éventuelle réforme du statut de l’élu. François Fillon, absentéiste assidu à l’Assemblée nationale trouve que nous ne travaillons pas assez ? Qu’il commence par faire son travail !  Bien qu’il faille faire des économies, ils ne veulent ni l’un ni l’autre toucher aux régimes indemnitaires des députés et n’ont rien dit sur les avantages accordés aux anciens premiers ministres qu’ils sont et des anciens Président de la République que François Hollande veut diminuer ! Faire des économies oui, mais sur les autres.

Autre regret, l’environnement, l’éducation (avec des mensonges éhontés sur les programmes), la santé ont été bâclés dans tous ces débats. L’intérêt n’est que sur l’économie et l’impôt. Quelle vision de la société ! Est-ce vraiment ce qui compte le plus pour nos enfants ? Comme me le disait dernièrement une élu locale, « on n’est pas sorti des ronces » avec des candidats pareils.

A nous donc de nous mobiliser pour représenter une alternative crédible. Cela commence par la réussite de nos primaires. N’hésitez pas à nous contacter directement pour vous porter candidat à la tenue d’un bureau de vote. Si beaucoup de volontaires se sont déjà manifestés, il nous reste des places à attribuer. Donnons un nouvel espoir aux français. Le pire n’est jamais sûr. La certitude qu’affiche les candidats à la primaire de la droite (et les journalistes) se base sur des sondages. Et on sait avec quelle exactitude les sondages se trompent…

 

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Frédéric Orain, premier secrétaire fédéral.

La primaire du camp d’en face

Voter ou ne pas voter pour les primaires de la droite ?

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Cette question revient fréquemment dans les conversations. Certains refusent le principe de primaire pensant que cela décrédibilise l’élection présidentielle, d’autres pensent qu’il faut absolument voter pour contrer Nicolas Sarkozy, d’autres enfin estiment que cela serait fausser le jeu électoral  avec le risque d’une riposte pour les primaires de la gauche (22 et 29 janvier 2017).

Bien entendu chacun est libre de voter ou non à cette primaire. Le parti socialiste n’a pas donné de consignes à ce sujet et c’est heureux. De nombreux articles font état d’un malaise des électeurs de gauche à ce sujet.  Personnellement je pense qu’il est illusoire de vouloir contrer Nicolas Sarkozy à tout prix. Cela laisse à penser que le programme des autres candidats serait moins destructeur pour le pays. Or si l’emballage change le fond reste le même.

Certes Sarkozy est un personnage plus clivant. Il agace par son mépris affiché envers des parties entières de la nation (journalistes, fonctionnaires, adversaires politiques, corps intermédiaires). Certes le nombre de casseroles qu’il traîne donne envie qu’il ne bénéficie pas d’une immunité supplémentaire de cinq ans. Certes son manquement à sa promesse de se retirer de la vie politique donne une furieuse envie de le renvoyer à ses vacances au Cap Nègre ou à ses petites fêtes sur le yacht de ses amis ou dans les grands restaurants parisiens.

Mais au-delà de la personne c’est surtout un choix qui doit être fait sur des programmes qui changent peu. Une des régressions sociales les plus importantes de l’histoire se prépare. Et au-delà de la personne qui l’incarnera c’est bien ça qui restera.

Laissons les électeurs de la droite et du centre se choisir l’homme qui les incarnera au mieux pour l’élection fondamentale de notre régime politique. Oublions les stratégies à multiples inconnues sur qui sera le mieux placé pour battre Marine Le Pen (qui n’a pas encore gagné le droit d’être au deuxième tour, rappelons-le). N’oublions pas que les sondages sont dans l’incapacité de prévoir quoi que ce soit. Surtout pour des primaires. Rappelons nous que le temps politique n’est pas le temps médiatique. Qu’une actualité chasse l’autre et que six mois c’est long. Très long. Qui sait ce qui se passera dans le champ politique ?

Concentrons nous sur l’essentiel. Expliquer les réformes effectuées depuis 2012, en faire un bilan à la fois objectif et critique. Soulignons les apports essentiels de certaines de ces réformes. Mais surtout bâtissons ensemble un projet qui permettent aux citoyens de retrouver l’espoir dans la classe politique et dans l’avenir de leur pays.

L’essentiel est là.

 

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Frédéric Orain, premier secrétaire fédéral.