
Réunion publique à Blois jeudi 3 février 2022

Le discours d’Aubervilliers

Année(s) Mitterrand
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Le président de la République va se rendre aujourd’hui à Jarnac se recueillir sur la tombe de François Mitterrand.Il est sans doute logique qu’un chef d’État rende hommage à ses prédécesseurs. Il l’a déjà fait avec De Gaulle, Pompidou, Giscard et Chirac. Les suivants étant encore là, point besoin d’hommage (même si son amitié marquée avec Sarkozy et son dédain pour Hollande sont visibles).
Dans l’hommage il y a pourtant un piège. On ne peut se réclamer de l’héritage de Blum et de Maurras en même temps. Le président actuel abuse de cela et en vient à décevoir tout le monde.Certains diront sans doute que c’est possible puisque Mitterrand lui-même a été dans sa jeunesse d’extrême droite avant d’être le chef de l’union de la gauche. Mais la différence est temporelle. On ne peut pas l’être en même temps.Mitterrand a eu au moins le mérite de faire le chemin dans le bon sens. J’accepte le passé vichysso-résistant, le faux attentat de l’observatoire, la répression en l’Algérie parce que celui qui signait l’exécution est le même qui plus tard signera la promulgation de l’abolition de la peine de mort. Je regrette néanmoins le déni tardif et l’absence d’excuses. Le personnage a ses contradictions. Contre la Vème et le président qui a exercé le plus longtemps dans cette même République par exemple. Mais Mitterrand a su donner un espoir au peuple, fédérer la gauche, diminuer le temps de travail, construire l’Europe.
Même ses ennemis lui reconnaissent une immense culture et une intelligence rare.Son héritage est donc immense. Nous manquons de réflexion dans le paysage politique actuel. Nous manquons d’intellectuels. Tout ne peut pas être classé en « j’aime » ou « je n’aime pas ». Le débat constructif est trop souvent absent. Le débat entre Seguin et Mitterrand sur le referendum de Maastricht en 1992 avait été d’une qualité rare et sans doute impossible aujourd’hui. Le marketing et la « compol » prend trop souvent le dessus sur le projet et le dessein.
Homme érudit, c’est peut être le dernier à avoir été un réel chef d’État à temps plein. Les autres l’ont été par intermittences. Hollande l’a été lors de l’intervention au Mali et lors des attentats par exemple. La période a aussi changé. Les réseaux sociaux empêchent toute vie privée pour les dirigeants. La double vie de Mitterrand serait impossible aujourd’hui. Est-ce un mal ou un bien ? C’est ainsi. Mais quel aurait été l’impact si on avait découvert cette vie pendant son mandat et non pas à son décès ?
Ce que je veux garder de Mitterrand c’est la conviction que le Parti socialiste peut traduire les aspirations sociales en conquêtes politiques, relayer les colères pour transformer la société. C’est notre héritage. Nous devons l’assumer avec ses travers. Tout comme nous devons assumer l’héritage des successeurs.
C’est une question fondamentale à l’heure où le PS se cherche peut-être un nouveau nom. Ce qui compte aujourd’hui c’est surtout d’écrire les pages futures en proposant une alternative crédible et un chemin à la fois audacieux sans être illusoire. Une ligne de crête difficile mais nécessaire.
Frédéric Orain, 1er secrétaire fédéral de Loir-et-Cher
Stop loi sécurité globale !

Le rendez-vous de la Gauche d’Après

Bonjour,
Cet été, l’événement politique ce sera à Blois, du 28 au 30 août 2020 !
Tous les acteurs de la gauche et de l’écologie sont invités à plancher devant vous sur le monde d’Après (ateliers, plénières, stands …).
Tu retrouveras ci-dessous les informations essentielles pour t’inscrire et préparer ces rencontres.
Le rendez-vous de la Gauche d’Après : toutes et tous à Blois les 28-29-30 août 2020 !
Nous serons accueillis par le maire socialiste Marc Gricourt, réélu dès le premier tour à la tête d’une liste rassemblant l’ensemble des forces du bloc social et écologique. La ville de Blois, située au cœur de la France, desservie par le hub ferroviaire de Saint-Pierre-des-Corps ou à partir de la gare d’Austerlitz (on peut y venir de partout en France à des tarifs abordables) dispose d’une offre d’hébergement importante et diversifiée, pour faciliter ta venue.

Déclaration du Premier secrétaire
Depuis plusieurs semaines, la France fait face à ce qui se présente comme la pire crise sanitaire depuis des décennies.
Face au risque épidémique considérable encouru par nos concitoyens et pour réaliser l’indispensable unité nationale, j’ai demandé la transparence totale sur les données qui fondent les choix stratégiques du Gouvernement et alerté sur les conséquences sanitaires, sociales et économiques potentielles de cette crise.
Bien que deux réunions se soient tenues autour du Premier ministre, je tiens à souligner ce soir que le Parti socialiste n’a jamais été consulté quant à un éventuel report des élections.
Les changements de pied, de méthode, de stratégie depuis jeudi matin, moment de la réunion autour du Premier Ministre ont été considérables. Or, entre cette réunion, la déclaration du Président de la République le même jour, et enfin l’annonce du Premier Ministre ce soir, aucune information n’à été communiquée aux formations politiques ou au Parlement.
Depuis jeudi, nous n’avons été ni informés ni consultés sur les choix stratégiques du Gouvernement ou le report des élections.
Nous prenons donc acte des mesures annoncées par le Premier ministre ce soir, et les soutiendrons avec l’esprit de responsabilité dont nous avons fait preuve depuis le début de cette crise.
Mais nous prenons aussi acte de ce changement de pied stratégique qui ne correspond pas aux informations dont nous étions jusqu’ici détenteurs. Nous nous interrogeons sur la transparence dont le Gouvernement a jusqu’ici fait preuve. Quel sens cela a-t-il d’annoncer la fermeture de commerces, fermés de toutes les façons demain, à la veille d’un scrutin?
Cette situation ne peut pas durer : nous sommes en état de guerre contre un virus aux conséquences potentiellement désastreuses, notamment pour les Français les plus vulnérables. Pour que toute la Nation s’engage dans ce combat, il faut que la transparence, et la sincérité, soient totales. Nous sommes une grande Nation, nos citoyens sont éclairés, ils nous feront confiance si on leur dit la vérité.
Dès lors, les changements de pied gouvernementaux de ces 48 dernières heures suscitent des interrogations légitimes. Le risque est la crainte de la duplicité et l’amplification de la défiance, dans un contexte déjà difficile. Nous appelons à ce que le Gouvernement nous communique toutes les informations dont il dispose.
Cette gestion erratique crée les conditions d’une remise en cause du rendez-vous démocratique qui doit se tenir demain.
Si le Gouvernement à d’ores et déjà pris la décision de reporter le second tour, il est alors inconséquent d’avoir maintenu le premier !
Olivier Faure
Compte-rendu du Conseil National du 1er février 2020
C’est sous une pluie battante que nous sommes arrivés au NEWCAP Event Center où se tenait un Conseil National du Parti Socialiste ouvert aux candidats aux municipales, aux secrétaires fédéraux et aux secrétaires de section.
À l’ordre du jour :
- Situation européenne
- Actualité sociale et politique
- Intervention du premier secrétaire
- Enjeux des élections municipales
- Ateliers pratiques élections municipales
Corinne Narassiguin, secrétaire nationale à la coordination et moyens du parti : elle ouvre la réunion par un discourt sur l’urgence climatique. Elle dresse un bilan rapide des actions menées par le PS pour lutter contre la politique d’Emmanuel Macron et de son gouvernement. Elle rappelle que notre parti est aussi une référence reconnue en matière de propositions pour une nouvelle gouvernance et que les municipales qui arrivent montreront notre renouveau.
SITUATION EUROPÉENNE
Christophe Clergeau, secrétaire national à l’Europe : il faut tirer les enseignements du passé pour renouveler le projet européen et mieux articuler justice sociale, écologie et participation citoyenne.
Sylvie Guillaume, députée européenne : le BREXIT est un événement historique, c’est la première fois qu’un pays membre quitte l’UE. Il ne faut toutefois pas y voir que du négatif puisque cela permet à une 6ème élue de rejoindre le groupe socialiste. Le LABOUR porte une responsabilité dans le BREXIT, c’est aussi le résultat de faille dans le fonctionnement de l’UE.
La période est à hauts risques, il va falloir trouver des accords économiques tout en étant attentifs aux question sociales et environnementales qui sont pour nous, socialistes, incontournables.
Il ne faudra pas oublier l’enjeu sur la migration qui risque d’entraîner un profond déséquilibre.
Eric Andrieu, député européen : il se réjouit d’abord que le conseil constitutionnel ait validé vendredi l’interdiction d’exporter des pesticides prohibés dans l’Union européenne.
Orban a gagné au sein de la commission qui est fragilisée.
Les groupes politiques, y compris ceux de gauche, ne sont pas homogènes.
Le changement climatique s’impose dans toutes nos politiques publiques, il nous oblige de traiter en priorité la question sociale. Nous sommes en capacité de porter de nouvelles valeurs.
ACTUALITÉ SOCIALE ET POLITIQUE
Vincent Duchaussoy, secrétaire national en charge du Travail et du Dialogue social : le projet de réforme des retraites pose 3 problèmes, l’âge pivot, la pénibilité et le niveau des pensions. Il rappelle que dès le 5 décembre le parti socialiste a appelé à manifester contre le projet de réforme des retraites et qu’il a également participé à un groupe de travail réunissant EELV, Place publique, le PC, Nouvelle donne et d’autres partis de gauche pour proposer un contre-projet dont on peut retrouver les 6 piliers et les 6 pistes de financement sur le site « nos retraites.org ».
Mickaël Zemmour, enseignant chercheur à l’Université Paris 1 et chercheur associé à Sciences Po : il précise les 2 enjeux de la réforme, faire des économies et faire baisser le taux de remplacement (rapport entre le montant de la pension et le dernier salaire).
Le débat public se concentre beaucoup sur les modalités techniques de la réforme, mais le cœur des deux projets de loi, l’un ordinaire, instituant un système universel de retraite, et l’autre, organique portant sur son financement est passé inaperçu. L’instauration dans le second d’une règle d’or qui ferait basculer dès 2022 la France dans un système où le niveau des pensions n’est plus garanti mais devient une variable d’ajustement des finances publiques. Avec cette règle d’or le système change de logique, c’est très dangereux.
Le système à points proposé conduit à la baisse des pensions puisqu’il doit se faire en maintenant la part des retraites dans le PIB au maximum à 14 points de PIB.
Aussi figer la part des pensions dans le PIB constitue à un choix très radical : il revient à faire supporter aux seuls retraités de demain les conséquences du vieillissement de la population.
Isabelle This Saint-Jean, secrétaire nationale aux Etudes et à la prospective : il faut se battre contre les injustices et les inégalités. En particulier, elle souligne les conséquences de cette réforme pour les enseignants et les chercheurs. Il y a peu de prime pour les enseignants et il ne faut pas oublier que certains secteurs sont sous rémunérés, que le point d’indice est gelé jusqu’en 2022.
Il faut oser dire que 14% du PIB consacré aux retraites c’est insuffisant. Il faut arrêter de considérer les retraités comme une charge. Le problème n’est pas la retraite mais le travail.
Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, Boris Vallaud, secrétaire national au Projet et député, commente les différentes actions menées avec leur groupe au sein des deux assemblées. Ils se réjouissent en particulier d’avoir produit un contre-projet à la réforme des retraites. Un tract vient d’être imprimé, il sera bientôt disponible dans les fédérations.
Oriane Plumet et Hugo Huon, vice-présidente et président du collectif « Inter-Urgences », témoignent de façon très poignante de leur détresse face à la dégradation de l’Hôpital public, fierté pour le pays, référence pour l’étranger. Ils souffrent du mépris de la ministre de tutelle, du manque d’écho dans le public de leurs justes revendications, de la profonde dégradation de leurs conditions de travail, des insultes et des violences physiques qu’ils subissent. Ils nous reprochent quand nous étions au pouvoir de ne pas avoir engager les réformes nécessaires pour maintenir la qualité de l’Hôpital public. Ils nous appellent dans un dernier sursaut à manifester à leur côté le 14 février prochain.
INTERVENTION DU PREMIER SECRÉTAIRE
(voir site du PS)
ENJEUX DES ÉLECTIONS MUNICIPALES
Pierre Jouvet, secrétaire national aux relations extérieures et aux relations aux élus : la politique gouvernementale par rapport aux territoires conduit à leur dévitalisation et leur infantilisation.
La suppression des emplois aidés a créé de vrais chômeurs.
On compte 4 milliards d’euros de coupe sur le logement social.
La réforme des trésoreries dégrade la relation avec les contribuables.
La suppression de la taxe d’habitation n’est pas compensée à l’euro près.
Il se réjouit que le recours contre la circulaire Castaner ait abouti. Il faut rappeler qu’elle visait à sortir des statistiques électorales 96% des communes dans lesquelles vivent 54% des français !!
La stratégie communale : 2 chantiers, 2 enjeux
1er chantier : clarification sur les alliances et le projet politique. Une collectivité s’administre d’abord sur des orientations politiques.
2ème chantier : rassemblement des forces de gauche.
1er enjeu : répondre à la question quel maire voulez-vous ? Il faut le faire dès le 1er tour.
2ème enjeu : qu’est-ce que ça change d’avoir des socialistes à la mairie ? L’assurance de la prise en compte des questions sociales, environnementales et démocratiques.
La réunion se termine par des ateliers qui ont tous pour thème les élections municipales des 15 et 22 mars prochains.
Nous quittons Paris sous le soleil avec la satisfaction d’une journée utile et bien remplie.
Alain HERBETTE