Conseil national du 16 mars

Samedi 15 mars s’est tenu à la Maison de la Chimie un Conseil national du Parti socialiste.L’ordre du jour comprenait notamment un vote sur le principe de liste commune avec Place Publique et la désignation de Raphaël Glucksmann comme tête de liste.
Vous trouverez ci-dessous un compte-rendu de ce conseil national :
En préambule, il a été rappelé que l’université d’été de La Rochelle se tiendrait à nouveau cet été du 23 au 25 août.


Point 1 : rapport comptable sur le nouveau siègeLe nouveau siège du Parti socialiste à Ivry d’une surface de 1497m2 aura coûté au Parti, coûts de déménagement inclus, la somme de 9324K€ (remarque personnelle : il avait été indiqué au mois de juin 2018 que la vente de Solférino rapporterait 45 millions d’euros et que l’achat du nouveau siège coûterait 10 millions d’euros). Il a été rappelé que le PS a drastiquement réduit le nombre de ses permanents, les faisant passer de 130 à 43.Une question a été posée sur l’existence d’une salle suffisamment grande pour accueillir nos conseils nationaux, ainsi que cela avait été initialement prévu et avait justifié l’achat de ce site. En réponse, il a été expliqué que l’achat d’une telle salle dans un bâtiment annexe du siège d’Ivry avait été budgété mais que le vendeur ne proposait à ce jour pas un prix jugé raisonnable par le Parti. Ce point est donc toujours en suspens.


Point 2 : grand débat national: :Il est rappelé qu’à l’origine de la crise des gilets jaunes, il y a la sidération de l’élection d’Emmanuel Macron, rapidement suivie d’une forme de saturation qui allait s’achever par une colère encore existante.Le constat sur le grand débat est très négatif, les dés ayant été pipés dès le commencement. On sait en effet qu’il n’y aura pas de rétablissement de l’ISF mais que les dépenses publiques et donc le service public seront réduits.Il a été rappelé que le PS a été le premier parti à porter des propositions dès le début de la crise des gilets jaunes mais que celles-ci ont été très peu relayées par la presse. Aussi, dans le cadre du Grand Débat, le  Parti socialiste fera au minimum 30 propositions (et serait en mesure d’en faire une centaine) lesquelles s’avèrent être en cohérence avec les 66 propositions portées par Nicolas Hulot et Laurent Berger.


Point 3 : élections européennes:Il est tout d’abord rappelé que les règles de cotisations pour pouvoir participer au vote du 2 avril sur la liste pour les européennes seront identiques à celles mises en place pour le Congrès.Les membres du Conseil national ont ensuite été amenés à s’exprimer sur le projet de résolution soumis par la direction du Parti qui propose de participer à une liste de rassemblement conduite par Raphaël Glucksmann et dont le PS constituera l’armature. Cette liste sera paritaire entre les candidat.e.s socialistes et ceux issus d’autres mouvements et de la société civile.Les débats ont été très vifs et peuvent être résumés comme suit :- Les membres du Conseil national issus du texte d’orientation présenté par Stéphane Le Foll ont regretté d’apprendre par la presse cette proposition de la direction du PS, ont reproché à la direction sa méthode et l’absence de consultation du Bureau national. Sur le fonds, ils regrettent de laisser la tête de liste à un tiers inconnu (Raphaël Glucksmann) qui n’est pas socialiste et peut-être pas de gauche alors que des candidats socialistes s’étaient proposés pour conduire cette liste. Dans ces circonstances, avec beaucoup de virulence, ils ont annoncé quitter le Bureau national du PS et ont indiqué qu’ils continueraient à défendre les valeurs socialistes puisque la direction actuelle ne souhaitait plus le faire. Les membres de ce texte d’orientation n’ont pas pris part au vote sur cette proposition.- Luc Carvounas de son côté a regretté, dans un style toutefois un peu moins virulent, la méthode de la direction (le sujet des élections européennes n’était plus abordé en Bureau national depuis des mois). Les membres de ce texte d’orientation n’ont pas pris part au vote sur cette proposition.- Laurent Baumel pour le texte d’orientation initialement porté par Emmanuel Maurel a indiqué qu’il voterait favorablement cette proposition mais qu’il avait des interrogations sur la composition et l’organisation de cette liste.- Les représentants de la direction du PS sont intervenus pour répondre aux attaques notamment des soutiens de Stéphane Le Foll en indiquant que ceux-ci n’assistaient jamais aux réunions du Bureau national depuis le début du mandat d’Olivier Faure, que ce Bureau national avait donné à plusieurs reprises mandat à Olivier Faure pour faire une alliance en vue des européennes (en décembre 2018 et février 2019 notamment) et qu’ils étaient de mauvaise foi puisqu’ils regrettaient aujourd’hui cette alliance alors qu’ils étaient prêts à s’unir derrière Yannick Jadot il y a encore peu. Notre députée européenne Karine Gloanec-Maurin est montée à la tribune pour défendre la proposition de la direction qu’elle a jugé être « un pari audacieux et courageux ».Il faut noter que la tension a été extrêmement vive entre les membres de la Direction et les représentants de Stéphane Le Foll qui n’ont pas hésité à employer des mots tels que « scélérat » et « surréalisme ». Néanmoins, cette tension n’est pas nouvelle puisque la presse se faisait échos depuis cet été (quelques mois donc après le Congrès) de critiques nombreuses de Stéphane Le Foll envers Olivier Faure. Les tensions entre Luc Carvounas et la direction du PS sont quant à elles réelles mais moins virulentes.A noter enfin deux interrogations sous forme de critiques : qui financera cette campagne électorale ? il semble en effet que cette liste conduite par Raphaël Glucksmann sera exclusivement financée par le PS. où siègeront les élus député.e.s européen.ne.s de cette liste ? Raphaël Glucksmann a en effet indiqué que chacun sera libre de siéger dans le groupe qu’il souhaite. Le vote a été très majoritairement favorable (cinq votes contre dont Rachid Temal membre de la direction) à la proposition de la direction, les membres des textes d’orientation de Stéphane Le Foll et Luc Carvounas ne prenant pas part au vote. En conclusion, Olivier Faure a rappelé que nous ne devions pas donner des ordres aux autres partis mais donner l’exemple et c’est ce que nous venions de faire en acceptant de nous ouvrir et de commencer le rassemblement de la gauche.


Point 4 : marche pour le climat: Les membres du PS se sont ensuite retrouvés aux côtés de Raphaël Glucksmann pour la marche pour le climat derrière une banderole « notre premier combat commun : la planète ».

Christophe Chapuis

DEVOIR D’INVENTAIRE , discours intégral

devoir

DISCOURS DU PREMIER SECRÉTAIRE OLIVIER FAURE

« DEVOIR D’INVENTAIRE »
Lundi 28 janvier 2019

Chers ami.e.s, cher.e.s camarades,
Merci pour votre présence ce soir. Les uns ici, à notre siège d’Ivry, les autres, sur les réseaux sociaux, pour tirer ensemble les enseignements de nos années au pouvoir. Il s’appuie sur le travail engagé dans nos fédérations, par la fondation Jean Jaurès, par le secrétariat national autour d’Isabelle This-Saint-Jean. Cet exercice démocratique est inédit. Souvent évoqué, jamais réalisé. D’ailleurs, ceux qui nous pressent de l’accomplir ne l’ont jamais pratiqué pour eux-mêmes…

1- Un inventaire nécessaire
J’entends bien les prudents me dire que cet inventaire serait inutile, voire impossible. Tirer les leçons du quinquennat, comprendre pourquoi d’autres ont réussi à convaincre là où nous avons échoué, reconnaître des erreurs, des impensés… Ce seraient là des sujets à ce point sensibles, éruptifs, polémiques, qu’il faudrait renoncer ?
Ce sera toujours trop tôt ou trop tard pour ceux qui n’en veulent pas. Toujours trop peu pour les autres. Alors pourquoi prendre le risque d’un inventaire qui ne satisfera ni les plus radicaux qui exigent l’abjuration, ni ceux qui y voient un exercice superflu de pénitents ? Pourquoi ne pas faire comme toujours ? Comme toujours, c’est-à-dire
parier sur l’oubli, la réévaluation progressive, l’usure accélérée de ceux qui
nous ont succédé.
Je veux vous le dire clairement, ce n’est pas mon état d’esprit. Je ne veux rien laisser sous le tapis. Au fond de moi, cet inventaire, je le sais indispensable. Ce regard porté sur nous-mêmes par nous-mêmes est davantage qu’une introspection. Il est la base à partir de laquelle notre dialogue peut et doit reprendre maintenant avec les Français. Il est la condition nécessaire pour renouer des liens de confiance. Je veux dire à nos concitoyens que nous les avons entendus :
« Nous ne sous-estimons pas la distance, et souvent la rupture, que vous avez souhaité marquer avec nous. Et parce que notre volonté est de vous retrouver, il faut commencer par nous expliquer ».

2- Pourquoi invite-t-on la gauche et les écologistes au pouvoir ?
Faire l’inventaire, c’est d’abord se rappeler pourquoi les Français nous ont portés au pouvoir. Pourquoi invite-t-on la gauche et les écologistes à gouverner ?
La gauche est, depuis Jaurès, « la République jusqu’au bout ». Jusqu’au bout de sa promesse humaniste de lutte contre toute forme d’asservissement et pour plus de justice. La gauche porte cette exigence de vie meilleure pour tous, qui implique de mener des transformations profondes de l’ordre social.
De la gauche et des écologistes, on n’attend pas ce que l’on attend des conservateurs ou des libéraux. On n’attend pas seulement qu’ils gèrent mieux le système, mais qu’ils se confrontent aux lobbys, aux puissants, à l’inertie technocratique qui figent la société, pour imposer une humanité plus libre, plus démocratique, plus écologique et plus juste.
A la gauche démocratique, on demande de porter le citoyen au pouvoir, de rendre à chacune et à chacun le contrôle de sa vie. De rendre ce monde plus vivable et plus humain. De préserver tout à la fois les biens communs et de rendre à chacun les clés de son destin.

3- Des attentes, au-delà du projet
Avons-nous répondu à cette attente ?

a) une absence de vision
En 2012 le contrat passé avec les Français avait pour mot d’ordre « le changement, c’est maintenant ». Le « changement », sans autre forme de définition, renvoyait à une ambition trop floue et trop large, dont chacun pouvait tirer ses priorités de l’action à mener.
Sans projet de société vraiment explicite, sans définition claire des objectifs, chaque réforme a été perçue comme une action isolée et limitée dans ses impacts. Chaque mesure adoptée a été vécue comme le point final de nos ambitions.
Lors de la campagne présidentielle de 2017, notre candidat Benoît Hamon, a – à l’inverse – cherché à affirmer une vision. Mais les réponses apportées sont apparues si décalées sur le plan conceptuel et si peu calées sur les conditions de leur mise en oeuvre, que l’ensemble a été jugé aventureux aux yeux des Français.
Des solutions sans vision apparente, pour le quinquennat. Une vision sans solutions réalistes, pour le candidat. Dans les deux cas, les impasses ont pesé sur la perception de notre action et alimenté une distance croissante, puis la rupture.

b) La social-démocratie européenne n’a pas su se renouveler
Cette panne de récit ne nous est pas propre. En effet, à quelques exceptions près, nous subissons partout en Europe des revers de fortune. Nous vivons depuis trop longtemps sur nos acquis considérables. Pendant des décennies, la gauche européenne a forgé un modèle unique au monde : assurance chômage, assurance maladie, retraites, droits sociaux, droits des travailleurs, congés payés, éducation gratuite, droits des minorités, libertés publiques, droits des femmes… Nous étions le relais naturel des luttes sociales, leur débouché politique. Parmi les explications à cette perte d’influence, il en est une qui domine : nous n’avons pas su renouveler notre projet dans le cadre d’une économie globalisée. Nous sommes apparus impuissants à réaliser l’Europe- providence, après avoir été les promoteurs d’Etats-providence. Après avoir porté la volonté de « changer la vie », nous avons donné l’impression que c’était la vie qui nous avait changés.

c) l’émergence de nouvelles forces politiques
Symétriquement, d’autres forces politiques ont émergé, ayant pour point commun le « dégagisme ». Chacune a donné le sentiment – je ne parle que de sentiment, pas de réalité – de conjuguer une vision à des solutions et de répondre à la question de la mondialisation.

En France, trois offres ont progressé lors de l’élection présidentielle :
• Celle de l’extrême-droite avec une vision, celle de la France éternelle, et des solutions : la préférence nationale, le retour des frontières, la sortie de l’euro et l’exclusion des étrangers.
• Celle du parti des Insoumis avec une vision, celle de la VIème République, et une solution, la désobéissance européenne.

• Celle de la République des marcheurs alliant la promesse d’une « start- up Nation » à une solution, la libération du potentiel créatif de notre pays. Il ne s’agit évidemment pas de reprendre ces offres à notre compte, mais de comprendre que sans projet de société clair, notre capacité à fédérer et à entraîner s’est réduite. Prisonniers du quotidien, sans projets moteurs, sans horizon défini, nous avons laissé l’optimisme changer de camp.
Le mythe d’un âge d’or auquel il faudrait revenir, ou la promesse libérale du veau d’or, renvoyant à l’idée d’une France capable de se hisser au premier rang dans la mondialisation, ont emporté l’imaginaire de nos concitoyens en quête de sens.
Sans réaffirmation de notre volonté de transformation nous ne sommes plus perçus que comme des sociaux-libéraux…

4. Nous avons répondu aux questions d’hier mais pas à celles de demain

a) nous avons fait bouger certaines lignes
Pourtant au pouvoir, nous avons fait bouger certaines lignes. L’action menée l’a été avec engagement et sincérité. Et cette action – il n’est pas inutile de le rappeler – nous avons dû la conduire dans un contexte particulièrement difficile.

François Hollande, comme les gouvernements successifs dirigés par Jean-
Marc Ayrault, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, ont tenu la barre alors que les crises et les périls s’invitaient de toutes parts. Pardon pour cette liste à la Prévert qui va suivre, mais je voudrais citer quelques-unes des mesures qui ont égrené le quinquennat en les
rétablissant dans une cohérence qui ne leur a pas toujours été donnée :

Nous avons œuvré pour un monde plus sûr :
• C’est la France qui a permis d’éviter la sortie de la Grèce de la zone Euro,
• C’est la France qui a porté les valeurs de l’Europe en se portant aux côtés des populations africaines menacées par le fanatisme de l’Islam radical,
• C’est la France qui a cherché à fixer des lignes rouges au « boucher de Damas »,
• C’est la France qui a réuni le monde entier à Paris pour célébrer le droit universel à la liberté d’expression après l’assassinat de la rédaction de Charlie Hebdo.
• C’est François Hollande qui a su conserver la cohésion, l’unité, la fraternité quand notre pays, secoué par les attentats, semblait si proche de l’implosion.

Nous avons fait du climat une urgence et de l’écologie une priorité
• avec la loi de transition énergétique, et la COP 21 qui a débouché sur l’Accord de Paris,

Nous avons bâti de nouvelles protections :
• Nous avons porté la retraite à 60 ans pour les carrières longues;
• Nous avons mis en route le tiers payant généralisé, augmenté les minimas sociaux, mis en œuvre un plan pauvreté, créé le compte pénibilité pour permettre aux salariés usés par le travail de partir plus tôt, créé les droits rechargeables à l’assurance chômage, un droit au répit pour les aidants,
• Nous avons remboursé à 100% l’IVG et assuré la gratuité de la contraception pour les mineures…
• ouvert 40 000 places d’hébergement d’urgence supplémentaires. Face à l’évolution de la famille, nous avons instauré de nouveaux droits individuels
• Nous avons voté le mariage pour tous
• Aidé les familles monoparentales avec la garantie des impayés de pensions alimentaires

Nous avons approfondi la démocratie
• En mettant en œuvre le non-cumul des mandats, en créant la haute autorité pour la transparence de la vie publique et le parquet financier

Nous avons fait de la jeunesse une priorité
• Nous avons mis le pied à l’étrier de 300 000 jeunes en emplois d’avenir, créé la garantie jeunes,
• Fait de l’éducation le premier budget de la Nation, tenu la promesse de créer 54.000 postes dans l’Education nationale qui ont permis d’alléger le nombre d’élèves par classe dans tous les niveaux…
• Instauré un service civique universel qui permet à des volontaires de 16 à 25 ans de s’engager…

Nous avons renforcé la sécurité des Françaises et des Français
• En édifiant des zones de sécurité prioritaires
• En créant près de 9000 postes de policiers et de gendarmes,

Nous avons réintroduit de la justice fiscale
• Rétabli l’ISF dans sa plénitude, imposé au même barème les revenus du capital et ceux du travail, supprimé les premières tranches de l’impôt sur le revenu, et inversement créé une tranche supérieure à 45%.

De tout cela nous n’avons pas à rougir. De tout cela nous sommes fiers ! Et pourtant… Une fois encore, nous n’avons pas échappé à cette malédiction : la gauche fait un petit tour au pouvoir et puis s’en va.

Qu’avons-nous donc manqué pour que les Français nous manquent à ce
point?

b) le monde a bougé plus vite que nous
Le monde a changé plus vite que nous. Et nous avons répondu aux angoisses d’hier sans prendre la dimension de celles d’aujourd’hui. Donné le sentiment de mettre des pansements sur des hémorragies. Nous sommes apparus comme incapables d’incarner une réelle alternative au libéralisme mondialisé, une protection face aux nouvelles menaces.

Nous vivons à l’heure des grandes mutations :
Numérique, écologique, financière, identitaire, migratoire. L’économie des plateformes, la précarisation d’une partie du salariat, l’urgence climatique, le désordre géopolitique, l’émergence du terrorisme islamiste, les déplacements de population… Rien de tout cela ne nous a échappé.

Nous avons écrit. Beaucoup. Parlé. Encore davantage. Mais nous nous sommes insuffisamment préparés à faire face à ces défis. La conduite du changement suppose plus que des groupes d’experts, l’écriture de propositions et leur validation par l’élection. Cela suppose de faire partager un diagnostic, de s’appuyer sur d’autres forces, dans le monde syndical, la sphère intellectuelle. Cela suppose de mobiliser la société toute entière.

Nous ne l’avons pas fait.
Quand en janvier 2012 François Hollande déclare « mon véritable adversaire c’est le monde la finance », il convainc. La formule synthétise une aspiration à un monde plus juste, plus humain, plus vivable. Un monde où l’argent ne fixe plus seul et sans contrôle les règles d’un jeu qui fait trop de perdants.

Mais au delà de l’exercice rhétorique, magnifiquement interprété, il y avait un formidable levier de mobilisation électorale, plus qu’il n’y avait un projet de transformation.

La vérité c’est qu’en 2017, nous n’étions préparés qu’à apaiser les douleurs
les plus saillantes, pas à répondre aux mutations sourdes. Nous n’avions pas préparé le terrain pour créer les rapports de force utiles à la réalisation de transformations structurelles.

Tout le reste en découle, le manque de lisibilité de notre démarche et de notre projet, le raidissement dans l’exercice du pouvoir et ses erreurs, la crise profonde de notre vie collective et de notre pratique politique.

En réalité, lorsque la gauche arrive au pouvoir en 2012, son logiciel datait déjà. La plupart de nos réponses ont été forgées au début du quinquennat Sarkozy et souvent inspirées des mesures déjà prises sous le gouvernement de Lionel Jospin.

Le Parti socialiste n’a pas pris la mesure de l’alerte du 21 avril 2002. Les victoires aux élections locales entre 2004 et 2010 nous ont plongé dans une trompeuse euphorie et les congrès du PS se sont succédé en multipliant les affrontements personnels et les manœuvres désastreuses. Les outrances, les erreurs, la personnalité clivante de Nicolas Sarkozy ont ouvert la perspective d’une victoire possible et nous ont exonérés de toute
remise en cause exigeante. Les primaires ont transféré, hors du parti, c’est-à-dire hors de tout travail collectif, la production du projet.

Au final nous avons à la fois intériorisé les institutions de la Vème République et implicitement faite nôtre la théorie du balancier : le pouvoir revient à la gauche réformiste quand la droite républicaine devient impopulaire. Nous nous sommes satisfaits de peu, convaincus que les Français se contenteraient d’une gauche modérée pour éviter une droite dure et libérale.

Alors que la société se transformait, se fragilisait, nous n’avons pas actualisé notre pensée. Nous n’avons pas su affronter les nouveaux clivages : société ouverte contre société fermée qui s’est imposé dans toutes les démocraties occidentales. Nous avons laissé s’aggraver le clivage rural/urbain/péri-urbain dans nos politiques publiques, ces territoires qui jaillissent dans l’actualité à l’occasion de la crise des gilets jaunes. Ce mouvement n’exprime pas un refus de l’impôt, mais réagit à une inégalité objective. A pression fiscale équivalente, le fait d’habiter en périphérie n’ouvre pas aux mêmes services.

Les Français ont vu une préférence donnée à l’occupation du pouvoir plutôt
qu’à son exercice effectif au service d’un projet de transformation.

5- Les ruptures
a) l’incompréhension

Privés ainsi du sens de notre action, le CICE est apparu comme un premier revirement.
En 2012, la croissance est en berne, le chômage endémique, le déficit très inquiétant, les taux de marge des entreprises sont parmi les plus faibles d’Europe. Cette faiblesse interdit l’investissement et menace notre compétitivité et donc l’emploi.
Les choix qui sont alors pris correspondent à la volonté de préserver ce qu’il reste de croissance et de renforcer notre compétitivité industrielle. Mais quand apparaît, fin 2012, le Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi, il n’a été ni annoncé, ni négocié avec la majorité, encore moins expliqué aux Français. Pourtant, par son montant, il absorbe une très large part de notre capacité à agir. Ce fut un débat manqué. C’eût pourtant été un débat utile ; précieux même. Il aurait permis de poser les termes d’une politique nécessaire de rattrapage de compétitivité.

Chacun connaît la suite : cette politique de désinflation compétitive n’a pas connu le succès attendu pour plusieurs raisons. Elle a été menée simultanément par nos concurrents internationaux et Européens, ce qui a immédiatement réduit la portée de cette stratégie. La croissance mondiale a chuté de moitié par rapport à la décennie précédente, ce qui n’a pas permis de trouver sur le marché extérieur l’oxygène attendu. Le financement du CICE a en revanche pesé sur la demande et donc sur le dynamisme économique. Enfin les entreprises ont profité de la mesure pour reconstituer leurs marges, mais ont faiblement répercuté ces baisses de cotisations dans leurs prix de vente. Le défaut des mesures générales et inconditionnelles est de ne pas distinguer les situations. Ce qui est valable dans une entreprise ne l’est pas forcément pour toutes. Nous avons manqué une belle occasion de revivifier le dialogue social alors qu’il eut été si précieux de prescrire une obligation de négocier annuellement pour déterminer, entreprise par entreprise, l’usage du CICE. Ici l’emploi, ailleurs la formation ou le renouvellement de l’appareil productif…

Pas ou peu discutée, amplifiée par le pacte de responsabilité, avec des résultats qui ne sont devenus sensibles qu’en fin de parcours, cette « politique de l’offre », inédite venant d’un pouvoir de gauche, a été vite assimilée à une politique en faveur des patrons alors qu’elle visait les entreprises, c’est-à-dire l’emploi, la formation, l’investissement, la recherche. Pour se convaincre de la différence, il suffit d’ailleurs de se référer à la politique fiscale du gouvernement Macron. Ce sont les actionnaires qui sont destinataires de sa politique, là où nous, nous visions les entreprises !

Privés du sens de notre action, nos concitoyens ont très tôt exprimé leur « ras-le-bol fiscal ». Peu importait que le taux marginal de l’impôt sur le revenu des plus riches ait été relevé à 45%, que la fiscalité du capital ait été alignée sur celle du travail.
Le partage de l’effort n’a pas compensé la suppression de la demi-part des veuves, ni l’entrée dans l’impôt de contribuables jusqu’ici exonérés. Ces décisions avaient été prises dans la dernière année du quinquennat Sarkozy, mais nous furent attribuées et vinrent s’ajouter à la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires. « Le redressement dans la justice » est vite apparu comme un mantra sans contenu réel.

b) l’occasion manquée
Il y a eu ensuite l’occasion manquée de la remise à plat fiscale, levier indispensable de la lutte contre les inégalités. L’actualité de la crise des gilets jaunes nous rappelle combien notre pays demeure sensible à l’injustice notamment fiscale. La complexité du système, son hypocrisie, ses incohérences, ses injustices, ont affaibli l’adhésion à l’impôt. A l’automne 2013 l’annonce d’une remise à plat fiscale est saluée par l’ensemble de la majorité.

Le lancement du chantier fiscal, en concertation avec les partenaires sociaux, les collectivités locales, les citoyens, offrait l’opportunité unique à la gauche de transformer le système en le rendant plus lisible, plus juste, et plus favorable à l’emploi. Il y a été mis prématurément fin au moment du départ, début 2014, de Jean-Marc Ayrault.
La volonté exprimée ultérieurement par le groupe socialiste de substituer à la prime d’activité un taux dégressif de CSG n’a pas été accueillie plus favorablement par le pouvoir exécutif. Il est toujours facile de réécrire l’Histoire, mais il y avait matière – à travers la remise à plat fiscale et la CSG dégressive – à retrouver le peuple des petits revenus qui nous a largement abandonné. La suppression de deux premières tranches de l’impôt sur le revenu en fin de parcours a tenté d’atténuer le divorce avec la classe moyenne. Mais le temps perdu ne se rattrape pas, les occasions manquées non plus.

c) la trahison
Ces derniers mois, je me suis fait interpeller régulièrement par des concitoyens : « monsieur le député, vous n’avez pas fait tout ce que vous aviez promis. Bon, vous n’êtes pas les premiers. Mais ce n’est pas ça que je vous reproche le plus. Là, vous avez même fait le contraire de ce que nous espérions en votant pour vous ! Vous nous avez trahis » ! Je ne surprendrai personne si je vous dis que les deux exemples invariablement cités sont la déchéance de nationalité et la loi travail. La déchéance de nationalité est restée comme une blessure profonde. Nous avons entamé le quinquennat avec l’engagement de donner le droit de vote aux étrangers, nous l’avons achevé avec un débat sur la  déchéance de nationalité !
La condamnation des terroristes était évidemment unanime et la sanction aurait pu l’être aussi. Mais pas celle-là. Inexplicable, car elle distinguait les Français selon leurs origines. Comment prétendre rassembler les Français en commençant par les distinguer?
Cette dernière année fut particulièrement douloureuse. Après cet épisode, le gouvernement s’est lancé dans une réforme du code du travail bâclée. Les partenaires sociaux n’avaient été consultés que sur une partie des
mesures. Et pour couronner le tout, le passage en force à l’Assemblée fut annoncé avant même que les débats ne commencent… La brutalité de la méthode est venue contredire frontalement notre identité. La social-démocratie n’est pas un socialisme dilué dans le libéralisme. C’est l’acceptation de compromis, mais sur la base d’un rapport de force que l’on construit. C’était la marque du début du quinquennat avec les grandes conférences sociales.
Le renforcement des outils de la négociation collective aurait pu réunir le monde syndical et la gauche politique. Mais le gouvernement a donné le sentiment de céder à la vulgate du MEDEF, licencier plus facilement et moins cher. Quitte à plier ses propres parlementaires. La loi travail a ancré l’idée d’un pouvoir insensible aux mobilisations sociales, droit dans ses bottes, avec deux pieds droits.
La loi travail comme la déchéance de nationalité ont laissé des traces durables auprès de ces millions de Français qui nous avaient accompagnés jusque-là. La confiance est un sentiment fragile. Elle exige de ne jamais être trompée. Tous les événements qui surgissent lors d’un quinquennat ne peuvent être prévus, mais la confiance suppose que les réactions du pouvoir soient prévisibles. En prenant les Français à revers, nous sommes devenus insaisissables. En sortant de notre socle de valeurs, nous avons perdu notre fiabilité.

d) Les comportements
Mes chers camarades,
La confiance repose aussi sur le sentiment d’être dirigés par une majorité cohérente. Lorsque des socialistes se succèdent sur les plateaux de télévision pour se porter une contradiction qui relève du débat interne, lorsque le fait majoritaire n’est plus respecté, lorsqu’une partie des députés envisage de déposer une motion de censure contre son propre gouvernement avec le soutien implicite de la droite, comment demander aux Français de nous confier plus longtemps le pouvoir ?
Je veux bien faire crédit à chacun qu’il ait agi selon sa conscience, selon ce qu’il croyait juste au regarde de ses convictions mais enfin… commencer l’examen d’une loi en menaçant sa majorité de l’usage du 49. 3, répondre pour les autres par une motion de censure, illustre l’absence de volonté évidente de faire ensemble. Il ne s’agit pas de refaire le match entre légitimistes et frondeurs. Ce match, nous l’avons déjà perdu ensemble. Nous devons nous interroger sur nos pratiques et nos comportements. L’égocentrisme et le refus du compromis menacent toutes les entreprises collectives. Dans ce jeu de rôle permanent, où chacun fronde tour à tour, il n’y a qu’une issue : la défaite.

e) la nature de nos institutions
Au delà, c’est la nature même de nos institutions qui doit être interrogée. La prééminence démesurée du rôle du chef de l’Etat conduit à l’effacement du Parlement. Quand la logique est poussée à son extrémité, Jupiter règne seul sur une armée de robots. Avec pour conséquence sa déconnection progressive et l’organisation d’un face-à-face délétère avec l’opinion. Les régimes parlementaires n’interdisent pas les crises, mais l’obligation faite aux Premiers ministres, chanceliers, présidents de gouvernement chez nos voisins européens, de maintenir un dialogue permanent avec leurs majorités ne les affaiblissent pas. C’est même un argument de poids dans les discussions européennes, dont Angela Merkel n’a cessé d’user.

6. Cinq enseignements des cinq années au pouvoir
Mes chers amis, faire l’inventaire est un exercice difficile. Cet inventaire, nous le devions aux militants, à la gauche, aux Français. Je m’y étais engagé lors de notre congrès d’Aubervilliers. Depuis j’ai lu les contributions nombreuses, entendu ce que beaucoup avaient à nous dire.
Cet inventaire, j’ai tenté de le faire en préservant la froide objectivité qui s’impose. J’ai essayé de choisir et de combiner les bons critères. Faire un inventaire c’est toujours comparer et confronter : les valeurs au réel, les promesses aux actes et les discours à leurs résultats. Mais, au fond, pourquoi faisons-nous cet inventaire ? Pour essayer de dire le vrai ? Les historiens y pourvoiront. Pour essayer de juger ce bilan ? Il est forcément contrasté, on vient de le voir. Mais surtout le juge de paix – c’est- à-dire les Français – ont déjà tranché.
Cet inventaire nous le faisons pour préparer la suite. Le vrai sujet de cet inventaire, c’est l’avenir d’une ambition. Oui, la gauche est une ambition, qui prend le réel et les injustices par le col. Cette ambition doit demeurer. On le voit, le risque est là, présent, d’un débat politique qui s’enferme dans un duel entre la nouvelle droite incarnée par LREM et l’extrême droite de Madame Le Pen.

Pour que cet inventaire soit utile il doit conduire à de véritables changements. J’en propose cinq qui répondent à cinq enseignements de ces cinq années :

1. Nous avons manqué d’ambition et donc de vision. Nous avons été paralysés par la technocratie. Nous nous sommes rassurés en endossant les habits des bons gestionnaires. Nous avons évoqué des « boites à outils » pour inverser des « courbes »… Mais la gauche est d’abord un système de valeur, une fenêtre sur le rêve d’un monde plus juste. Un combat. La gauche est d’abord une indignation face à l’injustice. Retrouvons nos racines en assumant une radicalité démocratique, une colère constructive !

2. Nous n’avons pas suffisamment pris les idées au sérieux. La gauche est le parti des idées, des idées neuves, des idées folles ! Qu’on y repense : les congés payés, la retraite, le salaire minimum, les 35 heures… Rien ne relevait de l’évidence. Il a fallu en faire tomber des résistances. La gauche c’est le refus de la pensée unique ! Cela suppose de renouer avec les intellectuels et les chercheurs, d’aller à l’étranger, d’écouter ceux qui pensent différemment et d’anticiper les grandes mutations pour les maîtriser. Cela suppose de gamberger sans cesse, de rêver encore et de se dire : « pourquoi pas » ? Refusons les œillères, retrouvons le goût des nouvelles frontières !
3. Nous avons négligé les territoires. En 2012, nous détenions une immense majorité des collectivités locales. Nous ne leur avons pas fait confiance. Les dotations ont baissé. La réforme territoriale n’a pas répondu à l’attente d’une nouvelle étape de décentralisation. Pourtant, sur de très nombreux sujets, les bonnes volontés et les bonnes idées siégeaient dans nos régions, départements et communes… Nos collectivités sont des pépinières. Au delà des élus, nos concitoyens demandent à être associés. Toutes les initiatives de budgets participatifs, ont montré la maturité de nos concitoyens. Fédéralisons le fonctionnement de notre parti et notre exercice du pouvoir, faisons le pari d’une démocratie collaborative !

4. Nous n’avons pas assez associé l’ensemble de la gauche à nos décisions et à nos actions. Nous aurions dû œuvrer à un rassemblement au delà de nous-mêmes, sortir des cadres institutionnels, construire dans un dialogue permanent avec le monde syndical, associatif, les ONG, les citoyens. Ouvrons-nos portes et nos fenêtres pour penser et conduire le changement avec toutes les forces qui y sont prêtes !

5. Nous n’avons pas mené la bataille culturelle. A ne pas imposer nos critères, nous avons implicitement accepté d’être jugés sur ceux de nos adversaires libéraux. Le combat pour la planète est aujourd’hui central. Indissociable du combat social et démocratique, il est un formidable levier pour reprendre en main notre destin collectif. La social-écologie doit plus que jamais être notre combat !

J’achève mon propos par un dernier changement. Celui-là ne nous concerne pas seuls. Il s’adresse à l’ensemble des forces de gauche, écologistes et pro-européennes. N’abîmons pas nos combats communs par nos égoïsmes.
Oui, la gauche est un système de valeurs. Mais il y a une valeur qui a un rôle particulier car elle permet justement d’être fidèle à toutes les autres, car elle permet l’expression de toutes les autres : c’est l’unité. L’unité, c’est la clé de la transformation sociale : sans unité, pas de traduction de nos valeurs en actes ! Il n’y a pas de gauches irréconciliables. Les libéraux sont En Marche. L’extrême droite s’organise. Et au même moment, les progressistes se divisent ! Je ne m’y résous pas ; je ne m’y résoudrai jamais. C’est le sens même de notre renaissance que de travailler à celle de la gauche toute entière.

Conclusion.
Mes chers amis,
Il y a pire que la défaite, il y a le défaitisme.
De la défaite, on apprend. Du défaitisme, on meurt.
Ce soir c’est un inventaire, pas un testament.
Ce soir une page se tourne, mais l’Histoire continue.
Aux Françaises et aux Français que l’injustice révolte, que le changement
climatique inquiète, que l’égalité met en mouvement, qui veulent s’engager
dans le débat démocratique, je dis : nous nous sommes tellement
manqués. Nous devons maintenant nous retrouver !
Vive la gauche, vive la République et vive la France !

Discours sur l’inventaire (extraits)

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Quelques extraits du discours sur l’inventaire d’Olivier Faure
 
 
« Nous sommes ici pour tirer ensemble les enseignements de nos années au pouvoir.
De la gauche et des écologistes,on n’attend pas ce que l’on attend des conservateurs et libéraux.On attend qu’ils se confrontent aux lobbys,aux puissants, à l’inertie technocratique qui figent la société, pour imposer une humanité + démocratique et + juste. »
« Nous avons créé 54000 postes dans l’éducation nationale et refait de l’éducation le premier budget de la nation. »
« La déchéance de la nationalité est restée une blessure profonde alors que nous avions entamé le quinquennat en promettant le droit de vote aux étrangers. »
« La social-démocratie ce n’est pas un socialisme dilué dans le libéralisme »
« La loi travail comme la déchéance de nationalité ont laissé des traces durables auprès de ces millions de Français qui nous avaient accompagnés jusque-là. La confiance est un sentiment fragile. Elle exige de ne jamais être trompée. »
« Face à l’évolution de la famille, nous avons instauré de nouveaux droits individuels. Nous avons voté le mariage pour tous, aidé les familles monoparentales avec la garantie des impayés de pensions alimentaires. »
« Il ne s’agit pas de refaire le match entre légitimistes et frondeurs. Ce match nous l’avons déjà perdu ensemble. »
« Nous avons fait du climat une urgence et de l’écologie une priorité avec la loi de transition énergétique, et la COP 21 qui a débouché sur l’Accord de Paris. »
« L’inventaire nous le devions aux militants à la gauche et aux français. Le juge de paix les francais ont déjà tranché et si j’ai souhaité le faire c’est d’abord et avant tout pour préparer l’avenir car la gauche c’est une ambition. »
« Nous avons créé le compte pénibilité pour permettre aux salariés usés par le travail de partir plus tôt, un droit au répit pour les aidants, remboursé à 100% l’IVG et assuré la gratuité de la contraception pour les mineures… »
« Nous avons bâti de nouvelles protections : la retraite à 60 ans pour les carrières longues, le tiers payant généralisé, augmenté les minimas sociaux, mis en œuvre un plan pauvreté. »
« Nous avons approfondi la démocratie en mettant en œuvre le non-cumul des mandats, en créant la haute autorité pour la transparence de la vie publique et le parquet financier. »
« Nous n’avons pas mené la bataille culturelle.
À ne pas imposer nos critères, nous avons accepté d’être jugés par le prisme de nos adversaires libéraux. »
« La social-écologie doit être plus que jamais notre combat. »
« L’unité, c’est la clé de la transformation sociale : sans unité, pas de traduction de nos valeurs en actes ! Je le dis avec force : il n’y a pas de gauches irréconciliables. »
« Nous avons réintroduit de la justice fiscale, rétabli l’ISF dans sa plénitude, imposé au même barème les revenus du capital et ceux du travail, supprimé les premières tranches de l’impôt sur le revenu, créé une tranche supérieure à 45% ».
« Aux Français que l’injustice révolte, que le changement climatique inquiète, que l’égalité met en mouvement, qui veulent s’engager dans le débat démocratique, à tous ceux là je dis que nous nous sommes tellement manqués. Nous devons maintenant nous retrouver. J’achève mon propos par un dernier changement. Celui-là ne nous concerne pas seuls. Il s’adresse à l’ensemble des forces de gauche, écologistes et pro-européennes. N’abîmons pas nos combats communs par nos égoïsmes. »

Rencontre de bilan à mi-mandat régional

Cher-e-s Camarades, Cher-e-s Ami-e-s,

Il y a maintenant deux ans et demi que grâce à votre soutien et à votre engagement, François Bonneau a réussi un rassemblement de la gauche et des écologistes et, malgré tous les pronostics pessimistes des media, à être réélu à la présidence de la Région Centre – Val de Loire. Ensemble, nous avons pu poursuivre une politique ambitieuse pour faire avancer notre région dans le progrès économique, social et environnemental.

Comme ils s’y étaient engagés lors de la campagne, François Bonneau, Jean-Patrick Gille, Président du Groupe SRD et Charles Fournier, Président du Groupe Ecologiste sont heureux de vous inviter à une rencontre de bilan à mi-mandat 

 

10 septembre 2018 à 20h

à Blois (Salle à déterminer)

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Cette rencontre sera l’occasion de faire le bilan de la politique engagée résolument progressive et sociale et des chantiers qu’il reste à mettre en œuvre.

Elle vous permettra de poser toutes les questions concernant l’avenir de notre région sur le développement économique, les transports, la culture, la jeunesse, les lycées, la formation, le soutien aux associations et les initiatives locales, l’environnement, la transition écologique…

Il est important d’être présents nombreux pour ce rendez-vous essentiel. Cette réunion sera publique et ouverte, n’hésitez pas à y convier tous ceux qui voudraient venir s’informer et poser les questions qui les préoccupent quant à la politique régionale en Centre-Val de Loire.

Europe together : les sociaux démocrates rassemblés au Cirque d’Hiver

Meeting Europe Together S&D à ParisHier, s’est tenu le meeting de lancement de la campagne des Européennes à Paris au Cirque d’Hiver. Frédéric Orain, premier fédéral y était ainsi que Karine Gloanec-Maurin, député Européenne. Nous vous proposons un condensé des interventions pour vous retranscrire la teneur de la soirée.

Dg4Dkh3XkAAhYzH.jpg largeAnne Hidalgo, Maire de Paris, ouvre la soirée. Elle débute par un hommage appuyé au gouvernement socialiste dirigé par Pedro Sánchez qui « a sauvé l’honneur de l’Europe ». Elle insiste sur la question du défi climatique. Et notamment sur la durabilité et la question sociale. Les plus riches ne doivent pas être les seuls à s’en sortir. Il n’y a pas de progrès sans justice sociale.

Dg4HqOiX0AA64yy.jpg largeUdo Bullmann, Président du groupe des Progressistes au Parlement Européen,  prend ensuite la parole. Il explique en quoi cette période est exceptionnelle et dangereuse pour l’Europe. Quand les gens n’ont plus confiance dans leur société, c’est là où la haine prônée par l’extrême droite peut s’immiscer. Sommes nous prêts ? Aurons nous le courage de nous dresser face à ce danger ? Nous devons prouver que nos politiques répondront au plus grand nombre et pas à seulement quelques privilégiés. Ces élections seront un moment charnière. Jamais la lutte n’a été aussi radicale. Nous pourrons revenir au pouvoir si nous avons une rhétorique commune.

36389656_1847751888601963_1092451461750587392_nOlivier Faure, Premier secrétaire du Parti Socialiste et député, intervient alors pour dire que les évidences d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui. Il rappelle la première fracture. Celle de 2005. Puis la deuxième, avec le Brésil qui montre que ce qui a été fait peut être défait. Emmanuel Macron veut réduire le débat à « vous êtes avec moi ou contre l’Europe ». Les citoyens européens ne sont pas aveugles. Il n’y a pas qu’une seule politique européenne. Tout comme on ne peut pas être et de droite et de gauche. On a le droit de critiquer l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui. L’irresponsable serait de laisser les populistes être les seuls critiques. Pourquoi ne dit-on pas que le principal levier de croissance c’est l’investissement écologique ? Pourquoi ne voit-on pas que cet investissement écologique doit être le pari de l’Europe et la clé de son influence et de son leadership mondial?

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Les ateliers débutent ensuite avec l’intervention de Sergei Stanishev, député européen bulgare et Président du PSE. Suit une photo de famille avec Anne Hidalgo, Olivier Faure, Christine Revault d’Allonnes, Pedro Sánchez et Sergei Stanishev.

Sylvie Guillaume, députée européenne du Sud-Est, intervient pour aborder la question des migrations liées au changement climatique : « en Europe, nous aurons cette détermination pour que les réfugiés climatiques ne soient pas notre talon d’Achille ».

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Un premier atelier sur « les politiques urbaines pour des villes où il fait bon vivre » est dirigé par Kathleen Van Brempt, députée européenne. En compagnie de Stéphane Le Foll (maire du Mans), Christophe Rouillon, du groupe socialiste Comité européen des régions et Daniel Terminé (Gard). Stéphane Le Foll rend hommage à son prédécesseur M. Boulard pour la qualité de vie de sa ville Du Mans. L’écologie est un élément de la redistribution . En isolant on baisse la consommation d’énergie fossile et on redonné du pouvoir d’achat. Christophe Rouillon, Maire de Coulaines, explique la cohérence entre son mandat de maire et de vice président du groupe socialiste du Comité Européen. Suit l’intervention de Jinnih Beels qui lutte contre le nationalisme dans la ville d’Anvers. Nous n’avons plus le temps. Nous devons agir tout de suite. Les villes sont plus que du béton et des rues.

36416197_1847750181935467_5979923923028934656_nPaul Magnette, Maire de Charleville et ancien ministre président de la Wallonnie, évoque avec talent l’immigration. Il y a 138 nationalités qui font partie de la vie de la cité à Charleroi. L’accueil s’est fait naturellement. Il explique notamment comment il a résorbé la moitié de l’échec scolaire dans sa commune. Impressionnant ! Investissons dans l’humain , dans l’intelligence. L’Europe n’a pas toujours été égoïste.

36452139_1847749801935505_8811902238478827520_nPierre Moscovici intervient en tant que commissaire européen. Il tient à exprimer la gravité de la situation après le conseil européen d’urgence sur la question migratoire. Une Europe qui ne serait pas humaniste ne vaut pas la peine d’etre vécue. Les thèses de Salvini font honte à l’Europe. Les nationalistes sont là: Ils sont en Italie, en Autriche, en Pologne, en Hongrie. L’Europe n’est pas chrétienne. Elle doit pouvoir accueillir tout le monde sans préjugés. Il faut lutter contre les inégalités. Il faut augmenter les salaires. Il faut plus d’Europe sociale. Mais ce sont les États qui bloquent. Il faut lever le verrou de l’unanimité sur sur ces décisions. Il faut plus de financement pour les pays qui luttent contre la liberté de la presse ou qui refusent d’accueillir des migrants.

36404217_1847751105268708_3936450295445323776_nUn nouvel atelier « Créons les emplois de demain pour une économie verte » se met en place. Il est animé par Eric Andrieu, député européen et Vice-Président du groupe S&D. L’atelier est co-animé Guillaume Duval, éditorialiste chez Alternatives Économiques,  Maria João Rodriguez, députée européenne du Portugal, William Todts, directeur de l’ONG Transport & Environment et Thiébaut Weber, secrétaire confédéral du syndicat European Trade Union. Eric Andrieu entame le tour de table en pointant la gravité de la situation. Nous devons faire preuve d’imagination, de créativité et d’inventivité en tant que sociaux démocrates et progressistes. Guillaume Duval enchaîne en soulignant que la France est l’avant dernier pays d’Europe pour les respect de ses promesses de transitions énergétiques.

Il ajoute que si l’on n’est pas capable de limiter les inégalités, on ne peut pas envisager de faire de l’écologie. William Todts explique en quoi la situation est intenable. La bonne nouvelle c’est que nous avons des solutions possibles. Il salue notamment le travail d’Anne Hidalgo. Thiébaut Weber intervient à son tour. Nous devons changer de paradigme. Il salue le fait que cette question soir au cœur de la soirée. On a besoin d’un vrai plan d’investissement européen. Une industrie propre qui crée de l’emploi.  Il faut être capable de proposer des solutions aux salariés qui perdent leur emploi avec la transition énergétique.

Maria João Rodriguez prend la parole à son tour. Elle développe le thème de l’économie circulaire. Elle doit être accompagnée d’une politique d’éducation et de formation. Il ne faut pas seulement plus d’emplois mais aussi de meilleurs emplois. Il faut des emplois avec des droits. Avec un système de protection sociale d’avenir. Conny Reuter, secrétaire général de l’ONG belge SOLIDAR, intervient pour évoquer l’éducation populaire à d’autres formes de consommation. Suivent les questions-réponses avec le public. La question de la pollution de la méditerranée et de l’outre mer sont notamment évoquées.

36468631_1847749365268882_7124722411823431680_nEmmanuel Maurel, député européen, conclut les travaux de l’atelier. Il souhaite, entre autre, faire la synthèse entre Paul Magnette et Olivier Faure. Nous sommes tous d’accord pour dire que nous ne sauverons l’Europe que si nous sommes capables d’un sursaut puissant qui passe par des ruptures avec les méthodes des petits pas qui ne marchent plus et avec les compromis boiteux avec la droite qui ne débouchent au mieux que sur un filet d’eau tiède. Le budget de l’UE paraît ridicule. Il faudrait au moins 10 fois plus de budget pour la transition énergétique. On ne peut pas prétendre construire une économie verte et en même temps intensifier les échanges avec des pays à 10 000 kilomètres d’ici. Quel est l’intérêt d’importer du lait de Nouvelle-Zélande ou d’Australie quand nous vivons une crise de surproduction laitière en Europe. Enfin, nous devons reprendre à notre compte un concept marxiste : celui de l’économie de la restitution qui consiste à rendre à la nature ce que l’économie lui prend.

Jovana Majstorovic, Vice-Présidente des Jeunes Socialistes européens, présente les ambassadeurs #Together sélectionnés pour leur activisme : Alba Vasquez et Lopez David Rausc.

La résolution finale « Transformer les sociétés dans la mesure des capacités planétaires » est adoptée.

Conseil national du PS du 15 avril

De retour du conseil national un dimanche soir il est un peu compliqué de faire un compte-rendu exhaustif.

Un premier rendez-vous à 11h à Solférino avec une réunion des premiers fédéraux. Une explication des chantiers à venir. A commencer par l’Europe. Une réunion assez technique aussi sur les besoins des fédérations.

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Puis une réunion du texte d’orientation dans cette même salle avant de filer à la maison de la Chimie pour le conseil national.

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La région centre était bien représentée avec tous les premiers secrétaires fédéraux mais aussi Valérie Corre et Karine Gloanec-Maurin.

A noter, plus de femmes que d’hommes à la tribune.

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Je vous invite néanmoins à consulter le secrétariat national élu aujourd’hui:
De nombreux intervenants:
– Valérie Rabault
– Stéphane Le Foll
– Emmanuel Grégoire
– Pauline Blanc pour le vrai MJS
– Mehdi Ben Lacen, le candidat à la 5ème circo des français de l’étranger la semaine dernière.
– Marie-Noëlle Lienemann
Olivier Faure à clôturé les débats pour faire voter à l’unanimité une motion de soutien aux luttes sociales actuelles.
Un article de libération sur cette journée.
http://www.liberation.fr/france/2018/04/15/olivier-faure-presente-la-nouvelle-direction-du-parti-socialiste_1643527

Notre compte twitter à relayé les principaux intervenants et la motion adoptée à l’unanimité (fait plutôt rare depuis un moment).
Pour ceux qui auraient raté le congrès je vous invite à retrouver le discours d’Olivier Faure (vidéo et version texte):
La réaction du PS aux frappes en Syrie
Vous pouvez aussi vous abonner à la newsletter du parti ici:
fred-orain
Amitiés socialistes.

Frédéric Orain

Compte-rendu congrès statutaire et conseil national

Petit compte-rendu rapide de retour de Paris.

 

Etape 1: Réunion de chapelles.

Avant le congrès statutaire chaque candidat a rassemblé ses troupes à Solférino. L’occasion de repasser sans doute une dernière fois devant la plaque hommage à Pierre Beregovoy…

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Je ne vais pas m’étendre sur cette phase. Je suis impliqué dans la campagne d’Olivier Faure et je serai sans doute son mandataire pour le Loir et Cher. Je ne connais pas encore les mandataires des autres listes et à partir de maintenant j’aimerai une équité de parole  entre les quatre candidats.

Toujours est-il que l’impression dégagée était intéressante. Des personnes d’origines différentes (loin des anciennes motions A, B, C…) une impression de vouloir un réel apaisement. Ça fait du bien. Cela s’est ressenti dans les discours d’Emmanuel Maurel, Luc Carnouvas et Stéphane Le Foll ensuite. Seule Delphine Batho a voulu faire un scandale.

Etape 2: Congrès statutaire.

Le congrès statutaire a été très court.

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Delphine Batho a fait un discours très agressif. Dans la continuité de ses attaques contre la « mafia » du PS. L’accueil de la salle a été glacial. Pas un seul applaudissement. Cette capacité d’agression alors que l’on demande des parrainages des personnes que l’on insulte n’a pas été compris par la salle.

 

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Rachid Temal lui succède à la tribune. Il rappelle que l’ensemble des poursuites judiciaires menées par Delphine Batho ont été des échecs. Il appelle à la fin des tensions, rejette les insultes. Il rappelle les résultats du vote du 18 janvier et la participation de 23%, conformes aux précédents.

De mon côté je ne suis qu’invité à ce congrès statutaire. Le nombre de vote dans le Loir-et-Cher n’a pas été suffisant pour que je sois délégué. En clair je ne peux pas me prononcer. C’est dur à encaisser mais c’est la règle.

Résultat du vote sans appel: 71 pour 4 contre. Les réformes statutaires sont adoptées.

Etape 3: Conseil national

Après une pause le conseil national débute à 14h.

Rachid Temal fait à nouveau le discours d’ouverture. 6 textes d’orientations sont proposés par 6 représentants

  • Luc carnouvas
  • Stéphane Le Foll
  • Olivier Faure
  • Emmanuel Maurel
  • Delphine Batho
  • Mireille Petit (?) (collectif « nous militants »)

Chacun sera appelé à la tribune. Ensuite leur candidature sera examinée pour validation.

Delphine Batho est la première à se présenter. Offensive voire offensante elle décide de se poser comme victime en tant que femme d’un parti machiste. Comme le matin son discours ne passe pas. Elle annonce qu’elle n’a aucun parrainage. Le discours est donc un peu surréaliste.

43ewrepbChangement radical avec Luc Carnouvas. Ton posé, calme, sa première pensée va aux habitants qui souffrent des inondations. Il met en avant une gauche qu’il veut « arc en ciel » comme il l’a fait au sénatoriales. Il met en avant sa sincérité et sa transparence. Il critique la « réinvention » de la sociale démocratie, la vente de Solférino sans l’accord des militants, le changement de nom du groupe à l’assemblée nationale (NDLA: je lui avait posé la question il y a deux mois, il m’a dit qu’il avait du se plier à la majorité du groupe). Phrase marquante: « parler avec tout le monde, n’être les vassaux de personnes ». Nombreux applaudissements dans la salle.
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Un temps de flottement ensuite. On fait entrer la presse pour une photo de famille du premier rang. je me sens mal à l’aise pour Delphine Batho dans le contexte…

 

Suivent ensuite les discours d’Olivier Faure, de Stéphane Le Foll et d’Emmanuel Maurel.

Le point commun c’est la mesure des propos. Chacun appuie sur ses points forts:

  • Olivier Faure appelle à la fin de la guerre des tranchées, à sortir des anciennes motions, a changer le fonctionnement du parti.
  • Stéphane Le Foll insiste sue la crise de la social démocratie au niveau international.
  • Emmanuel Maurel appelle à avoir un discours clair que l’on soit dans l’opposition ou au gouvernement. Il fait un bref rappel sur les erreurs du quinquennat (déchéance de nationalité, CICE  notamment). Il remercie aussi Rachid Temal pour avoir tenu la maison pendant cette période difficile et insiste sur le travail de ce bureau collectif provisoire. Une manière d’écarter les critiques de Delphine Batho sans doute.*
  • Dernier discours pour le collectif « nous militants » difficile pour l’oratrice certains quittant déjà la salle… Discours très court, insistant sur la reconnaissance de la base.

Après étude des dossiers, sans surprise deux candidatures sont rejetées: celle de Delphine Batho (aucun parrainage) et du collectif « nous militants » (un parrainage seulement).

Les quatre textes d’orientations sont alors présentés et soumis au vote. Ils sont acceptés à l’unanimité. Personnellement c’est la première fois que je le vois au conseil national (amis je n’ai que peu d’expérience).

Fin de journée avec des difficultés pour sortir, Delphine Batho bloquant l’entrée pour faire sa déclaration publique auprès de la presse.

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Calendrier jusqu’au congrès.

Calendrier :

– 18 janvier : vote militant ratification des propositions du CN.
– 27 janvier : CN dépôt des textes d’orientations.
– 15 mars : vote Textes d’orientations.
– 29 mars : élection du 1er secrétaire et des 1ers Secrétaires fédéraux (30 mars pour le second tour éventuel concernant les 1er Secrétaires fédéraux).
– 7 et 8 avril : 78ème Congrès du Parti socialiste à Aubervilliers (93) – rédaction d’une adresse aux Français.
– Désignation et/ou élection des instances nationales du Parti.

Restitution sommaire des forums de la refondation

Paris samedi  9 décembre au matin

Cette restitution se déroule dans un contexte particulier. Luc Carnouvas a annoncé sa candidature au poste de premier secrétaire, Stéphane Le Foll n’a pas fait d’annonce officielle mais a mis en place suffisamment d’éléments pour ne plus laisser de doute quant à sa candidature. Dans le même temps Rachid Temal a lancé un appel signé par 40 premiers fédéraux pour éviter les candidatures avant le débat d’idée.  En signe d’apaisement Rachid et Luc ont assisté à cette restitution côte à côte.

Peu de monde à 9h30, heure prévue pour le début des travaux. La restitution commence à 10h15 devant une salle bien remplie. De nombreux caciques du PS arriveront petit à petit jusqu’à 11h.

La parole était relativement libre. On cherchait même des intervenants. Une recherche de parité a été notée dans les interventions.

gregoireEmmanuel Grégoire (1er fédéral de Paris) a lancé la restitution suivit d’Isabelle This Saint Jean (secrétaire nationale du PS chargée de l’environnement). Sans surprise ils ont rappelé l’importance historique du congrès et la nécessité d’éviter les querelles de personnes ou de motions au risque d’être les derniers à éteindre la lumière.

Ils ont mis en avant la volonté de travailler à nouveau ensemble, le fait que les déchirements du quinquennat doivent être dépassés. Un propos qui reviendra souvent dans cette journée. Le PS doit axer ses travaux sur la volonté de justice sociale, le ciment de notre engagement.isabelle_this_saint-jean

Le parti doit être renouvelé dans son fonctionnement. Aller du bas vers le haut. Retrouver son de réseau d’éducation des milieux populaires. Il doit réfléchir au statut que l’on doit donner aux sympathisants.

Ensuite la parole a été donnée au public.  Le premier fédéral de Seine-Maritime et de Moselle se sont succédé dans un premier temps. Ils ont expliqué le processus de forum dans leurs fédérations.  Ils ont évoqué un processus positif, cathartique qui a permis de dépasser les anciens clivages. Ils ont fait remonter aussi des exigences fortes vis-à-vis du national.

Le premier fédéral de l’Orne a fait un rappel sur le temps long pour montrer le que PS n’avait pas toujours été cohérent dans sa démarche, notamment dans le  domaine économique. Il a relié la loi Quilès de 1992 (sur la privatisation des Telecom) avec la loi El Khomri. Pour lui le message du parti s’est brouillé avec le temps. Il a insisté sur les axes forts qui doivent structurer le parti : Economie sociale, circulaire, politique du logement, révolution fiscale.  Rien de pire que de faire une politique sans l’avoir annoncé avant. Il insiste aussi sur une réforme des statuts nécessaire : Elections du conseil national, primaires ouvertes ou fermées, amendements plus faciles notamment.

La question de la remontée des informations de la base est posée : Quelle méthode ?  L’invocation ne suffit pas. L’idée d’un expert qui parle devant des élèves qui écoutent lui paraît dépassée. D’autres partis changent, nous devons changer aussi.

Le premier fédéral de Haute-Garonne intervient à son tour. Il fait le compte rendu du bilan impressionnant fait par sa fédération. Près de 82 propositions issues d’une sélection d’un millier de propositions initiales. Il plaide pour un parti décentralisé, sans baronnies locales. D’un vote sur les grandes orientations qui doit être déconnecté de la désignation des responsables. D’un changement profond de l’administration obsolète du parti (découpage en sections, fédérations etc.)(NDLA :  La liste des propositions complète a été diffusée sur le groupe facebook socialistes du loir-et-Cher)

Une militante intervient ensuite pour évoquer la question des migrants. Elle rappelle la distinction que veut mettre en place le gouvernement sur cette question (la veille, les associations ont claqué la porte du ministère de l’intérieur qui souhaitait faire un tri dans l’aide accordé aux pauvres).  Le PS doit combattre la misère sans distinction de couleur de peau.

Le premier fédéral de Gironde rappelle qu’il faut régler définitivement la question de la double appartenance. Se pose alors la question de la loyauté. Vis-à-vis du gouvernement d’un côté et vis-à-vis du programme qui nous a permis d’être élu. Emmanuel Morel et Marie-Noëlle Lienemann reviendront sur cette question dans l’après-midi. Il pose la question de la prise de parole d’un chef de l’Etat dans une église le choque personnellement le jour de la célébration de la laïcité. (NDLA : le discours d’Emmanuel Macron aura lieu devant et non dans l’église mais nous l’ignorions à ce moment)

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Régis Juanico, député de la Loire intervient ensuite en axant son discours sur la disparition des emplois aidés et sur l’importance des élus de terrains qui sont le point faire du PS par rapport aux autres partis d’opposition.

 

 

marionfontaine_0Intervention de Marion Fontaine, chercheuse à l’EHESS qui intervient sur la crise de la  social-démocratie : Cette intervention est très riche. Elle mériterait un article à elle seule. Elle met en avant que la fragmentation de la sociale-démocratie  n’est pas un phénomène uniquement français. Ce courant perd en influence. Ce courant doit s’adapter en permanence à un capitalisme changeant. Il doit renoncer à son effondrement annoncé et à un rôle de l’Etat changeant. Le socialisme est internationalisme par nature mais a continué à ancrer son modèle dans celui des nations. Ce qui rend difficile la constitution d’un socialisme européen de projet. La crise n’est donc pas conjoncturelle mais structurelle. Il faut sans doute recréer des clivages, des différences. Ce clivage peut et doit être apaisé, démocratique. Nous devons retourner à l’internationalisme. Pas seulement être européen. Il faut y associer les peuples. Être tenus par un projet commun pour nous mettre en cohérence avec nos actes.

Quelques questions de la salle. Le non cumul des mandats (y compris interne au PS) revient fréquemment.

Il est 12h30, clôture des travaux du matin par un discours de Rachid Temal avant le conseil national de l’après-midi.