La casse de l’école publique

Voilà la liste de toutes les « réformes » qui m’inquiètent pour l’école.

– Financement obligatoire des maternelles privées par les mairies contre la scolarité obligatoire à 3 ans

– Création des établissements publics locaux d’enseignement international (EPLEI) pour des enfants bilingues dont le financement pourrait provenir de l’Union européenne, d’autres organisations internationales, de dons et legs et qui dérogeront aux cycles et aux programmes communs. Devant les soupçons d’écoles pour milieux très favorisés, les députés ont confié au recteur le soin de veiller à la mixité sociale

– Suppression de nombreuses classes voire écoles hors REP/REP+- Multiplication des RPC (regroupement pédagogique concentré)

– Nombreuses classes de maternelles et élémentaire à 28/30 élèves- La fusion des écoles primaires avec les collèges (« écoles du socle » ou « école des savoirs fondamentaux ») et disparition/reconversion des directeurs d’école- Suppression des contrats aidés, nombreux dans les établissements scolaires

– Fermeture de classes SEGPA avec prise en charge des élèves concernés (en général des 6 ème) dans des classes à 28/30 élèves et de temps en temps une coanimation avec les enseignants de SEGPA (jusqu’à quand ?)

– Des AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap) précaires et « mutualisés » pour 3 à 6 élèves (PIAL) et donc en sous-effectif- Si les parents d’élèves instruits en famille refusent 2 fois un contrôle, les enfants devront retourner à l’école, même s’ils sont déscolarisés par suite d’une phobie scolaire (cas assez fréquent)

– Obligation de placer les drapeaux français et européens ainsi que le refrain de la Marseillaise dans toutes les salles de classe, de la maternelle à la terminale

– Réforme du Lycée professionnel avec moins d’heures d’enseignement dans les disciplines générales et professionnelles

– Réforme du Lycée général avec absence de maths dans le tronc commun, choix précoce des spécialités qui induit une sélection précoce et exige un choix éclairé qu’auront les familles qui comprennent le système mais pas les autres

– Une inégalité territoriale et public/privé dans la carte de spécialité des lycées généraux et des optionsnon dérogatoires pour en suivre l’enseignement ailleurs

– Le financement des dédoublements/options/sections euro/accompagnement perso/heures d’orientation sur une enveloppe réduite dont la distribution est choisie en autonomie par le proviseur

– La promotion de l’enseignement à distance (visioconférence, CNED)- La fin prévisible des options (LV3, musique, arts, théâtre…) au lycée

– Des spécialités qui ouvrent et qui ferment en fonction de la demande avec un seuil d’ouverture allant de 30 à 35 élèves en fonction des lycées

– Les enseignants transformés en VRP de leur discipline pour que leur spécialité recrute : la guerre de tous contre tous pour conserver son poste

– Un bac à 40 % local avec des épreuves choisies et corrigées dans l’établissement (que vaut le bac de Montreuil face à celui de Neuilly ?)

– Des options qui ne rapportent presque plus de points au bac, sauf le latin et le grec

– La numérisation de toutes les copies du bac et harmonisation via un forum en projet pour 2021

– La mise en place du Service National Universel (SNU) d’une durée d’un mois et qui comprend 15 jours encadrés par des militaires et des éducateurs rémunérés avec port de l’uniforme, salut au drapeau et chant de la Marseillaise le matin selon Gabriel Attal et dont la réalisation pourrait être exigée pour s’inscrire au BEP, au baccalauréat, au code de la route, au permis de conduire et aux concours administratifs.

– La sélection des étudiants sur Parcoursup

– La fin des COPsy (Conseillers d’Orientation) et la fermeture des CIO (centres d’information et d’orientation)

– L’augmentation des frais d’inscription aux étudiants étrangers

– La reconnaissance du niveau licence par l’Etat des Bachelors payants

– La suppression de 400 postes administratifs et 2600 postes d’enseignant du secondaire à la rentrée 2019

– L’imposition d’un jour de carence non remboursé par nos mutuelles

– L’augmentation de la CSG, compensée jusqu’en 2019 (et après ?)

– Le report d’un an (en 2020) de la revalorisation indiciaire

– La reconduction du gel du point d’indice en 2019

– L’imposition de 2 HSA (heures sup’) sous-payées et obligatoires

– Les surveillants qui se destinent aux concours se verront confier des « missions d’enseignement » dès la L2

– La transformation des ESPE en INSPE moins indépendantes (président nommé par arrêté dugouvernement et le ministère aura davantage d’impact sur le contenu des formations).

– La fusion des CHSCT (Commission Hygiène, Sécurité, Conditions du Travail) avec les CT (Comitéstechniques)

– La fin des CAPA et des CAPN (Comités administratifs paritaires Académiques/Nationaux) qui veillentnotamment au bon déroulement des mutations et promotions

– La fin du CNESCO (Conseil National d’Evaluation du système Scolaire), relativement indépendant etqui étudie les politiques scolaires menées à l’étranger qui sera mélangé au CNAM et remplacé par le CEE (Conseil d’Evaluation de l’Ecole) dont 10 membres siégeant sur 14 seront nommés par le gouvernement et 4 autres par les parlementaires (indépendance ??). Celui-ci sera chargé d’évaluer les établissements et de les classer publiquement, écoles et collèges compris (pour les mettre enconcurrence et rémunérer au mérite ?)

– Évaluations nationales au CP/CE1/6ème/2nde pour justement classer les établissements ??- Mise en place plus souple d’expérimentations pédagogiques qui pourraient être imposées par leconseil scientifique du ministère

– La rémunération « au mérite » dans les REP/REP+

– Article 1 pour l’école de la confiance : le devoir de réserve pour les enseignants (plus le droit de critiquer sur les réseaux sociaux et places publiques la politique du ministère) et pour les parents le devoir de respecter les principes et le fonctionnement de l’institution scolaire

– La réforme du statut des fonctionnaire (CAP 22) qui leur ouvrira le droit au chômage, ceci dans le cadre de la suppression de 120 000 agents publics : 70 000 agents territoriaux (qu’en sera-t-il de nos agents techniques ?) et 50 000 agents d’Etat (dont l’EN représente la moitié des personnels)

– Les réformes drastiques des assurances chômage et retraite

– Un plan de départs volontaires dans la fonction publique.