Conseil national du 9 décembre

Restitution sommaire du conseil national

Paris samedi  9 décembre après-midi

Le conseil national ouvre ses travaux avec un peu de retard.  Un problème récurrent pour tous les premiers fédéraux qui doivent courir après leur train. Ce n’est pas anecdotique puisque de nombreuses interventions sont prévues. Et évidemment celles qui interviennent après le vote n’attirent plus les foules. Sans doute une organisation à revoir.

La question principale est celle des statuts et de leur changement en vue du prochain congrès.

ugvlhs7__400x400Christine Revault d’Alonnes  évoque l’organisation d’un programme et d’un candidat commun pour le Parti Socialiste Européen après le conseil de Lisbonne du 1er et 2 décembre.  Cela répond à une des  obligations de réformes soulignées par Marion Fontaine ce matin.

 

uysdgzga_400x400 Le deuxième intervenant est Sébastien Vincini, premier secrétaire fédéral de Haute-Garonne qui expliqua les modalités de l’expérimentation du revenu universel dans 12 départements. Le PS proposera une loi en ce sens l’année prochaine.

 

Le scandale qui a touché le MJS est évoqué. Les différentes actions menées par le parti sont alors listées. L’égalité hommes-femmes doit rester au cœur de notre engagement et de nos valeurs.

mk0ki7xc_400x400Le cœur du débat est abordé par François Lamy. Il fait distribuer un papier résumant les propositions sur lesquelles nous seront amenées à voter.  Il est à noter que (pour une fois) ce document est distribué suffisamment tôt avant le vote pour que nous puissions réfléchir réellement au sujet. Cet type d’évolution est positif.  Ces propositions émanent d’un groupe de travail chargé de rendre le congrès plus efficace et éviter les guerres de motions.

  • Suppression des contributions générales
  • Contributions thématiques de moins de 15000 signes. Les sympathisants peuvent en être signataires.
  • Textes d’orientations réduits à 50 000 signes sur des thématiques fixées au préalable.
  • 5% de signataires du conseil national pour pouvoir présenter un texte d’orientation.
  • Vote pour le premier fédéral en même temps que pour le premier secrétaire national et suivant les mêmes modalités.
  • Repousser la date limite d’adhésion au 31 décembre 2017 pour pouvoir s’exprimer au congrès.
  • Mise à jour de sa cotisation au plus tard le jour du vote en 2018. (sauf pour ceux qui ont été exclus de fait ou par le partis ou ceux qui ne sont plus à jour depuis 2015)

François Lamy défend un parti ouvert qui doit accepter les retours. Il exclut l’idée de vagues d’adhésion ayant pour but de déstabiliser certaines fédérations. Dans le  cas contraire il assure que le parti est armé pour invalider des dérives non démocratiques dans certaines sections ou fédérations.

1200px-pr_michel_deboutMichel Debout présente un autre texte.  Il craint une confiscation de la parole et s’oppose au principe des 5% de signataires au conseil national.

 

 

26af34e0bbae60792151f4f5e60e488d_400x400Guillaume Bachelay (député de Seine-Maritime) intervient ensuite et insiste sur les 3d éfis du parti : Lucidité, projet de société et  vision du monde que le PS doit donner.

Le temps presse, on limite le temps d’intervention à  4 minutes par personne et on repousse le vote final à 16h45.

 

anne-pernelle-richardo-760x920Anne-Pernelle Richardot (première fédérale du Bas-Rhin) a une pensée pour les militants qui ont le sentiment d’être abandonnés, notamment par les élus. La question du réchauffement climatique est ensuite abordée.

 

 

qucvclde_400x400Emmanuel Maurel  souligner le fait qu’il ne souhaite pas être une « caution de gauche » mais agir. Il souhaite une synthèse utile.

 

 

rwxofxy_400x400Marie-Noëlle Lienemann ne souhaite plus revenir sur le passé et sur la loyauté supposé ou réelle des uns et des autres mais sur la construction d’un projet commun basé sur la justice sociale. Elle souligne le danger que les grandes sociétés multinationales souhaitent profiter du progrès technique pour faire croire que le socialisme est dépassé. Or l’histoire a démontré que le progrès technique n’a pas forcément amélioré la condition des employés.

La question des statuts revient ensuite sur la table au moment du vote. Des amendements sont adoptés à la résolution initiale de François Lamy :

  • Les thématiques des contributions vont être revues pour pouvoir admettre des thématiques supplémentaires.
  • Le vote des premiers secrétaires fédéraux et du premier secrétaire national auront bien lieu en même temps mais pas forcément suivant les mêmes modalités pour éviter que le sort des uns et des autres soient liés. Il y a une crainte de la mise sous tutelle des fédérations et d’une centralisation accrue du parti ce qui était l’inverse du but initial de refondation.

 

Deux sujets font débat et doivent être départagés par le vote.

  • Les 5% de signataires du conseil national pour pouvoir présenter un texte d’orientation sont adoptés (2/3 contre 1/3 de la salle à vue de nez…)
  • La question du report de la date limite d’adhésion au 31 décembre 2017. Une majorité de la salle vote pour.

Pour information j’ai voté pour l’ensemble des propositions. Même si certaines craintes peuvent être fondées.

Un calendrier est donc acté :

  • 18 janvier : Ratification par les militants du vote du conseil national du 9 décembre.
  • 27 janvier : Dépôt des textes d’orientation
  • 13 mars : vote des textes d’orientation
  • 29 mars : Vote du premier secrétaire et vote des secrétaires fédéraux.
  • 7 et 8 avril : Congrès. Désignation et/ou élection des instances nationales du parti.

Comme beaucoup je n’ai pas pu assister aux derniers discours, devant absolument courir derrière mon train. Je pense que de nombreux intervenants ont supprimé leur intervention pour ne pas parler devant une salle vide.

Vidéo : Le point presse de Rachid Temal

Restitution sommaire des forums de la refondation

Paris samedi  9 décembre au matin

Cette restitution se déroule dans un contexte particulier. Luc Carnouvas a annoncé sa candidature au poste de premier secrétaire, Stéphane Le Foll n’a pas fait d’annonce officielle mais a mis en place suffisamment d’éléments pour ne plus laisser de doute quant à sa candidature. Dans le même temps Rachid Temal a lancé un appel signé par 40 premiers fédéraux pour éviter les candidatures avant le débat d’idée.  En signe d’apaisement Rachid et Luc ont assisté à cette restitution côte à côte.

Peu de monde à 9h30, heure prévue pour le début des travaux. La restitution commence à 10h15 devant une salle bien remplie. De nombreux caciques du PS arriveront petit à petit jusqu’à 11h.

La parole était relativement libre. On cherchait même des intervenants. Une recherche de parité a été notée dans les interventions.

gregoireEmmanuel Grégoire (1er fédéral de Paris) a lancé la restitution suivit d’Isabelle This Saint Jean (secrétaire nationale du PS chargée de l’environnement). Sans surprise ils ont rappelé l’importance historique du congrès et la nécessité d’éviter les querelles de personnes ou de motions au risque d’être les derniers à éteindre la lumière.

Ils ont mis en avant la volonté de travailler à nouveau ensemble, le fait que les déchirements du quinquennat doivent être dépassés. Un propos qui reviendra souvent dans cette journée. Le PS doit axer ses travaux sur la volonté de justice sociale, le ciment de notre engagement.isabelle_this_saint-jean

Le parti doit être renouvelé dans son fonctionnement. Aller du bas vers le haut. Retrouver son de réseau d’éducation des milieux populaires. Il doit réfléchir au statut que l’on doit donner aux sympathisants.

Ensuite la parole a été donnée au public.  Le premier fédéral de Seine-Maritime et de Moselle se sont succédé dans un premier temps. Ils ont expliqué le processus de forum dans leurs fédérations.  Ils ont évoqué un processus positif, cathartique qui a permis de dépasser les anciens clivages. Ils ont fait remonter aussi des exigences fortes vis-à-vis du national.

Le premier fédéral de l’Orne a fait un rappel sur le temps long pour montrer le que PS n’avait pas toujours été cohérent dans sa démarche, notamment dans le  domaine économique. Il a relié la loi Quilès de 1992 (sur la privatisation des Telecom) avec la loi El Khomri. Pour lui le message du parti s’est brouillé avec le temps. Il a insisté sur les axes forts qui doivent structurer le parti : Economie sociale, circulaire, politique du logement, révolution fiscale.  Rien de pire que de faire une politique sans l’avoir annoncé avant. Il insiste aussi sur une réforme des statuts nécessaire : Elections du conseil national, primaires ouvertes ou fermées, amendements plus faciles notamment.

La question de la remontée des informations de la base est posée : Quelle méthode ?  L’invocation ne suffit pas. L’idée d’un expert qui parle devant des élèves qui écoutent lui paraît dépassée. D’autres partis changent, nous devons changer aussi.

Le premier fédéral de Haute-Garonne intervient à son tour. Il fait le compte rendu du bilan impressionnant fait par sa fédération. Près de 82 propositions issues d’une sélection d’un millier de propositions initiales. Il plaide pour un parti décentralisé, sans baronnies locales. D’un vote sur les grandes orientations qui doit être déconnecté de la désignation des responsables. D’un changement profond de l’administration obsolète du parti (découpage en sections, fédérations etc.)(NDLA :  La liste des propositions complète a été diffusée sur le groupe facebook socialistes du loir-et-Cher)

Une militante intervient ensuite pour évoquer la question des migrants. Elle rappelle la distinction que veut mettre en place le gouvernement sur cette question (la veille, les associations ont claqué la porte du ministère de l’intérieur qui souhaitait faire un tri dans l’aide accordé aux pauvres).  Le PS doit combattre la misère sans distinction de couleur de peau.

Le premier fédéral de Gironde rappelle qu’il faut régler définitivement la question de la double appartenance. Se pose alors la question de la loyauté. Vis-à-vis du gouvernement d’un côté et vis-à-vis du programme qui nous a permis d’être élu. Emmanuel Morel et Marie-Noëlle Lienemann reviendront sur cette question dans l’après-midi. Il pose la question de la prise de parole d’un chef de l’Etat dans une église le choque personnellement le jour de la célébration de la laïcité. (NDLA : le discours d’Emmanuel Macron aura lieu devant et non dans l’église mais nous l’ignorions à ce moment)

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Régis Juanico, député de la Loire intervient ensuite en axant son discours sur la disparition des emplois aidés et sur l’importance des élus de terrains qui sont le point faire du PS par rapport aux autres partis d’opposition.

 

 

marionfontaine_0Intervention de Marion Fontaine, chercheuse à l’EHESS qui intervient sur la crise de la  social-démocratie : Cette intervention est très riche. Elle mériterait un article à elle seule. Elle met en avant que la fragmentation de la sociale-démocratie  n’est pas un phénomène uniquement français. Ce courant perd en influence. Ce courant doit s’adapter en permanence à un capitalisme changeant. Il doit renoncer à son effondrement annoncé et à un rôle de l’Etat changeant. Le socialisme est internationalisme par nature mais a continué à ancrer son modèle dans celui des nations. Ce qui rend difficile la constitution d’un socialisme européen de projet. La crise n’est donc pas conjoncturelle mais structurelle. Il faut sans doute recréer des clivages, des différences. Ce clivage peut et doit être apaisé, démocratique. Nous devons retourner à l’internationalisme. Pas seulement être européen. Il faut y associer les peuples. Être tenus par un projet commun pour nous mettre en cohérence avec nos actes.

Quelques questions de la salle. Le non cumul des mandats (y compris interne au PS) revient fréquemment.

Il est 12h30, clôture des travaux du matin par un discours de Rachid Temal avant le conseil national de l’après-midi.