Sénatoriales des valeurs à défendre

Benoît a fait son choix. Nous ne pouvons que l’accepter. D’une certaine manière je le comprends. La campagne a été tellement difficile. Ceux qui auraient dû le soutenir (à défaut de le faire par idée, au moins le faire par honneur) se sont souvent défilés.
Mais ce soir, ma première pensée va aux militants. Ceux qui ont vu les trahisons de ceux qui devaient le soutenir avant et après la primaire. Ceux qui se sont battus pour faire une campagne en étant moins nombreux mais plus volontaires et courageux. Ceux-là n’ont pas économisés leurs forces pour un résultat dérisoire lié aussi à des erreurs dans la manière de mener cette campagne.
Ces militants doivent à leur tour se sentir trahis. Pour ma part, je fais pour l’instant le choix d’y rester. J’ai passé beaucoup d’énergie, de temps, sacrifié énormément sur le plan personnel et professionnel pour une cause qui me dépasse. De même que je suis profondément attaché au Parti, son histoire et les valeurs qui l’ont façonné.
Pour autant, je ne donne pas de chèque en blanc à la future direction collégiale du PS. Je serai extrêmement vigilant à son évolution. Je ne comprends pas que l’on puisse dire « J’ai décidé de quitter le Parti socialiste. Mais je n’abdique pas l’idéal socialiste. Je quitte un parti mais ni le socialisme ni les socialistes« . Pour moi le socialisme est incarné par le parti socialiste. Et j’apprécie peu qu’au moment où il est justement possible de le réformer et de repartir sur de bonnes bases on refuse d’assister à son conseil national (le parlement du PS) pour ensuite lui infliger un nouveau coup.
Comment peut-on vouloir rassembler un grand mouvement de gauche qui aille au-delà du PS en commençant par écarter les militants de ce parti ? Nous sommes dans un moment clé de recomposition du paysage électoral. Notre boussole doit être celle des valeurs et des idées que nous défendons.
Après Valls c’est donc au tour de Hamon. Peut être est-ce l’occasion d’oublier un peu les hommes et remettre en avant les idées, notamment celles de progrès social, en avant.
Frédéric Orain, premier secrétaire fédéral de Loir-et-Cher.