Comme beaucoup de personnes, j’ai regardé le débat de la primaire de la droite (et du centre ?) hier soir.
Comme je l’ai déjà expliqué dans un billet précédent, je n’irai pas voter à cette primaire. Pour autant je me sens concerné comme tout citoyen.
Deux visions des réformes nécessaires au pays s’opposent assez clairement. Elles me renforcent dans mes convictions de devoir lutter contre ce danger.
On perçoit chez les deux candidats que le fonctionnaire n’est qu’une charge pour l’Etat. Et à ce titre la droite à gagné la bataille puisque l’on ne parle plus de cotisations mais de « charges sociales » par exemple. On gangrène les esprits. inconsciemment le fonctionnaire est une obligation dont on souhaiterait se passer. Des pans entiers de l’Etat sont livrés à une concurrence du privé qui sélectionne par l’argent. il y a lieu de s’inquiéter énormément pour les soins de santé par exemple.
Inquiétude aggravée par le choc fiscal prévisible. La suppression de l’ISF le retour au non-plafonnement des allocations familiales pour les très hauts revenus remplacés par une nouvelle hausse de la TVA marque un profond mépris pour les difficultés de la population déclassée de la classe moyenne. C’est Robin des bois à l’envers !
Si le discours d’Alain Juppé paraît plus policé car moins brutal, plus compréhensif sur les évolutions de la société (notamment sur le mariage pour tous et le multiculturalisme), le fond reste le même. La purge pour l’Etat, le chacun pour soi qui prime.
Mais ce qui m’insupporte le plus c’est cette capacité pour ces deux hommes a asséner des idées rétrogrades avec calme, condescendance. A demander toujours plus d’efforts à ceux qui n’ont rien sans se montrer exemplaire de leur côté.
A aucun moment n’a été évoqué une éventuelle réforme du statut de l’élu. François Fillon, absentéiste assidu à l’Assemblée nationale trouve que nous ne travaillons pas assez ? Qu’il commence par faire son travail ! Bien qu’il faille faire des économies, ils ne veulent ni l’un ni l’autre toucher aux régimes indemnitaires des députés et n’ont rien dit sur les avantages accordés aux anciens premiers ministres qu’ils sont et des anciens Président de la République que François Hollande veut diminuer ! Faire des économies oui, mais sur les autres.
Autre regret, l’environnement, l’éducation (avec des mensonges éhontés sur les programmes), la santé ont été bâclés dans tous ces débats. L’intérêt n’est que sur l’économie et l’impôt. Quelle vision de la société ! Est-ce vraiment ce qui compte le plus pour nos enfants ? Comme me le disait dernièrement une élu locale, « on n’est pas sorti des ronces » avec des candidats pareils.
A nous donc de nous mobiliser pour représenter une alternative crédible. Cela commence par la réussite de nos primaires. N’hésitez pas à nous contacter directement pour vous porter candidat à la tenue d’un bureau de vote. Si beaucoup de volontaires se sont déjà manifestés, il nous reste des places à attribuer. Donnons un nouvel espoir aux français. Le pire n’est jamais sûr. La certitude qu’affiche les candidats à la primaire de la droite (et les journalistes) se base sur des sondages. Et on sait avec quelle exactitude les sondages se trompent…
Frédéric Orain, premier secrétaire fédéral.